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La pandémie de Covid-19 a renforcé l'importance du domicile, en mettant un accent particulier sur la qualité de l'environnement résidentiel. Les individus ont commencé à investir davantage dans leurs espaces de vie, y compris dans de petits logements loués. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes, qui, faute de pouvoir accéder à la propriété, recherchent des solutions locatives adaptées à leur mode de vie.
En 2022, l'AURI a lancé une étude en plusieurs étapes afin de mieux cerner les besoins en matière de logement. Bien que la pandémie n'ait pas constitué un tournant majeur, elle a révélé la nécessité de repenser la définition du logement et d’adapter les réponses aux besoins variés.
L'étude a pour objectif de repenser les enjeux et les méthodes afin de mieux répondre aux besoins de logement encore non satisfaits. Pour ce faire, l'institut a interrogé 2 000 citadins, en examinant leur historique de logement, leurs modes de vie et l'évolution de leurs valeurs. L'équipe s'est particulièrement intéressée aux 37,1 % des foyers qui choisissent des alternatives aux appartements traditionnels, s'éloignant de la « vie standard » avec des espaces de 84 mètres carrés pour privilégier des unités multifamiliales ou des maisons individuelles. À travers des entretiens approfondis, les chercheurs ont exploré la manière dont ces individus associent leur espace de vie à leur mode de vie, souvent motivés par le désir de s'écarter de la culture des appartements standardisés.
Les recherches ont également mis en évidence que divers facteurs, tels que le vieillissement de la population, l'augmentation des foyers monoparentaux, les changements dans les valeurs relatives à la taille et à la composition des familles, ainsi que les évolutions technologiques et sociales, ont conduit à une diversification des besoins en logement. L'évolution des modes de vie individuels et l'essor de l'individualisme soulignent la nécessité de concevoir des logements qui, tout en favorisant l'autonomie, renforcent également les liens communautaires, par exemple à travers des solutions de logements partagés ou collectifs.
Le projet Treehouse à Yeoksam-dong, dans le quartier de Gangnam, illustre cette tendance en associant des espaces privés à des installations communes, telles que des salons lumineux, des buanderies partagées et des espaces barbecue sur le toit. Les résidents, souvent liés par des valeurs et des intérêts communs, trouvent un véritable sentiment d'appartenance tout en bénéficiant de diverses activités et en ayant un contrôle accru sur leur environnement de vie.
Certaines personnes envisagent également des résidences secondaires en milieu rural pour adopter un mode de vie à temps partiel, alternant entre la vie urbaine en semaine et la campagne le week-end. Des programmes de séjours courts dans des villages ruraux, comme celui du village Farmfra dans la province du Gyeongsang du Sud, offrent la possibilité d'expérimenter des modes de vie alternatifs pendant quelques jours ou semaines.
Il existe également des logements conçus autour de valeurs ou de modes de vie spécifiques, tels que des communautés agricoles, des villages de retraite religieux comme Sanus Hill dans la province de Gangwon, ou des résidences pour les amoureux des animaux, comme Kansas Mansion à Dongdaemun. Le projet Borin House à Geumcheon, quant à lui, est un logement public destiné aux seniors vivant seuls, âgés de 65 ans et plus.
AURI précise que les exemples présentés, où des individus créent des espaces uniques et redéfinissent leur mode de vie, sont des cas exceptionnels et ne conviennent pas à tout le monde. L'objectif n'est pas de remettre en cause la valeur des appartements, mais de partager ces expériences diverses pour encourager chacun à explorer de nouvelles options pour son futur mode de vie.
Pour répondre à ces nouvelles demandes, il est essentiel de repenser notre approche du « logement », en déplaçant l'accent de sa valeur marchande vers son rôle de « lieu de vie », estime l’AURI. Cela nécessite des politiques qui soutiennent ce changement de paradigme. Une telle démarche pourrait améliorer la qualité des logements et des conditions de vie, tout en favorisant le développement d'une culture du logement axée sur les besoins des habitants.
Source : The Korea Herald, Novembre 2024