Date de publication :

Secteur Retail, Services et Culture
Pays concerné
Italie
Thématique
Plus de 3000 acteurs estiment que le géant américain bafoue la récente directive européenne sur le droit d'auteur qui permet aux artistes de percevoir une rémunération en adéquation avec l'exploitation de leur travail sur les plates-formes numériques.
Image info sectorielle

« Les acteurs italiens se rebellent contre Netflix », constate le Corriere della Sera en se faisant l'écho du combat du collectif 7607, réunissant plus de 3,000 comédiens, qui a décidé de traîner le groupe américain devant la justice. Une plainte a été déposée devant le tribunal de Rome pour dénoncer des salaires jugés « dérisoires » et pousser le géant du streaming à accorder une plus juste rémunération.

Parmi les signataires de l'appel figurent nombre de grands noms du cinéma transalpin, comme Elio Germano, Claudio Santamaria, Paolo Calabresi et Neri Marcorè, mais aussi des acteurs étrangers, à l'image de Charlotte Gainsbourg. « Nous avons essayé par tous les moyens de négocier, en demandant un pourcentage sur les immenses recettes perçues par Netflix. Pour lui, ça représente le coût des factures de téléphone, mais on nous a proposé un chiffre à la baisse », assure la présidente du collectif 7607, Cinzia Mascoli.

Pour le Corriere della Sera ce vent de révolte est comparable à celui qui a soufflé sur les grands studios hollywoodiens récemment lors de la grève inédite des acteurs et des scénaristes. Mais, dans le cas italien, les comédiens demandent surtout un respect de la loi, celui de la directive européenne adoptée le 15 avril 2019 après une longue bataille sur le droit d'auteur.

Celle-ci permet une meilleure rémunération des artistes et éditeurs de presse à partir du trafic généré par leurs contenus sur des plates-formes numériques. « Nous ne voulons plus subir d'attitudes obstructionnistes et accepter des compensations dérisoires de la part des plates-formes de streaming », affirment les membres du collectif 7607. « Nous exigeons la transparence des données sur l'exploitation des oeuvres audiovisuelles et l'adéquation des compensations. »

Source : Olivier Tosseri (Correspondant à Rome) - Les Echos Avril 2024