Les fondamentaux
La Corée du Sud est le 4e exportateur mondial de cosmétiques en 2022 derrière la France et les États-Unis, avec une taille de marché atteignant presque 11,5 Mds EUR, dont 7 Mds exportés. En 2023, la taille du marché s'est élevée à environ 13 Mds EUR.
Si la Corée du Sud possède une industrie de fabrication de pointe et a su conserver sa compétitivité sur le marché mondial des cosmétiques, l’engouement pour la K-Beauty (composante à part entière de la « Hallyu ») a joué un rôle important dans l’évolution de son industrie.
La Corée du Sud se caractérise par un tissu d’ODM (Original Design Manufacturer) important, qui développent et produisent leurs propres cosmétiques.
Au niveau du marché intérieur, la capitale, Séoul, concentre plus de 50 % des habitants et représente plus de 70 % de la consommation totale du pays en produits cosmétiques. L’apparence occupant une place centrale dans la vie des Coréens, la clientèle est très consommatrice, exigeante, sophistiquée et demandeuse de solutions efficaces et innovantes. La population possède un fort pouvoir d’achat, notamment dans les produits premiums, et est très connectée et influencées par les réseaux sociaux.
Importations coréennes de cosmétiques en 2023
Ce visuel met en évidence les importations coréennes dans le secteur des cosmétiques pour 2023.

Opportunités pour l'offre française
Les consommateurs coréens ont le désir croissant d’acheter des produits authentiques, avec des ingrédients naturels, au processus de fabrication respectueux de l’environnement (clean beauty), et des marques au story telling permettant de vivre une expérience.
Le vieillissement accéléré de la population coréenne (taux de natalité le plus bas du monde, 2023 : 0,72) pourrait soutenir la demande en dermo-cosmétiques fonctionnels comme les soins anti-âge, antitaches, etc.
Il y a une forte proportion de consommateurs de cosmétiques parmi la population masculine.
La Corée du Sud est un partenaire de 1er plan en termes d’innovation et de lancement de nouvelles tendances.
Le consommateur coréen apprécie les produits innovants ou ludiques et les utilise en quantité (une vingtaine de produits différents chaque jour).
Les produits naturels et bio, à base végétale notamment, sont en demande croissante : les Coréens sont davantage prudents quand il s’agit des composants chimiques synthétiques. Les entreprises coréennes se positionnent désormais sur ce créneau, notamment les grands groupes comme AmorePacific ou SKChemicals.
Source :
Euromonitor, KOFICE, OCDE, Presse locale (30/06/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
La Corée du Sud connaît une demande croissante pour les cosmétiques naturels et bio, en raison de la prudence accrue des consommateurs face aux composants chimiques synthétiques. La tendance “Clean Beauty” gagne en popularité, avec des points de vente spécialisés tels qu’Ontrée, iHerb et Label C. De plus, les cosmétiques végans sont en vogue, notamment auprès de la génération MZ, et le marché mondial devrait atteindre 20,8 Mds USD d’ici 2025.
L’industrie coréenne des cosmétiques est particulièrement à la pointe de l’innovation et de l’efficacité, en particulier sur les soins pour la peau et les soins capillaires. C’est donc toujours un avantage de présenter des brevets et des données chiffrées afin de vendre un produit sur le marché sud-coréen.
La transparence sur la composition et l’origine des ingrédients est essentielle pour attirer les consommateurs soucieux de l’environnement.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Depuis décembre 2019, la Corée du Sud a mis en œuvre une loi sur le recyclage qui concerne tous les produits disponibles en Corée du Sud, y compris les cosmétiques. En vertu de cette loi, l'utilisation de matières plastiques difficiles à recycler comme le PVC et les bouteilles en PET coloré a été interdite.
Concernant la composition des produits, les ingrédients pouvant provoquer une réaction allergique doivent être indiqués sur l'emballage. En outre, les fabricants de produits à destination des bébés et enfants (moins de 14 ans) sont tenus de spécifier la quantité de conservateurs dans le produit.
Labels et certifications
Avant 2019, il n’y avait pas de véritable système de certification, ni de normes strictes. Désormais, le Korea Testing & Research Institute (KTR) délivre 2 certifications pour les cosmétiques : naturelles (+95 % d'ingrédients naturels) et biologiques (+95 % d'ingrédients naturels dont 10 % biologiques).
Sont également reconnus les labels européens et américains : Ecocert, AB, Cosmebio et Vegan, etc.
Source :
KTR, KBMP, Korea Agency of Vegan Certification and Services, MFDS (30/06/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Les grands groupes et enseignes de distribution traitent rarement en direct avec des fournisseurs étrangers et privilégient le recours à un intermédiaire local. Il est recommandé d’avoir un représentant coréen (agent, bureau de représentation, partenaire, importateur-distributeur).
Accélérée par la pandémie, la distribution en ligne a connu une forte hausse ces dernières années. La vente sur internet représentait 15 % de part de marché en 2016 contre 45 % actuellement. Il est indispensable de trouver un partenaire qui sache travailler avec les canaux digitaux.
En parallèle, il ne faut pas négliger les réseaux de parapharmacies ou les « Health & Beauty Shops » (ex. : Olive & Young) où se vendent 18 % des dermo-cosmétiques et de nombreuses marques étrangères. Importance du télé-achat et des ventes en ligne.
La réglementation spécifique
Le choix de l’importateur est primordial puisqu'il est légalement responsable des formalités liées à l’importation et à l’enregistrement des produits sur le territoire auprès du Ministry of Food and Drug Safety (MFDS).
Les produits cosmétiques sont classés en 2 catégories selon le « Cosmetics Act » : les cosmétiques de base et les cosmétiques fonctionnels qui provoquent une modification visible de l’apparence.
Les délais et coûts des procédures peuvent varier en fonction de la classification du produit et des allégations mises en avant.
En vigueur depuis mars 2020, la réglementation sud-coréenne sur les cosmétiques personnalisés permet aux acteurs locaux de proposer des cosmétiques sur-mesure (produits fabriqués sur place dans les boutiques).
Niveau de taxation
En vertu de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Corée du Sud, entré en vigueur en 2011, les produits cosmétiques français sont exemptés de droits de douanes.
Le taux de TVA est de 10 %.
Source :
MFDS, KCS, Euromonitor (30/06/2024)