Les fondamentaux
L'Afrique du Sud est le premier pays minier d’Afrique en termes de chiffre d’affaires et de nombre de mines. L'histoire du pays est étroitement liée à celle de son industrie minière. Le pays s'est en effet développé depuis plus d'un siècle grâce à l'abondance des ressources de son sous-sol : or (5,1 % des réserves mondiales), platinoïdes (91,3 %), manganèse (75 %), chrome (35 %), diamants, charbon, fer, uranium etc.
Le secteur minier joue toujours un rôle important dans l’économie. Il représentait 6,1 % du PIB en 2024 et employait environ 475 000 personnes à travers le pays. Le secteur minier est même le plus gros contributeur du PIB dans 4 des 9 provinces sud-africaines (Limpopo, Mpumalanga, Northern Cape). En termes de revenus, le charbon représente le premier sous-secteur (24 %) suivi par les platinoïdes (22 %), l’or et le fer.
72 sociétés sont actuellement responsables de 90 % de la production minière du pays en valeur. On assiste depuis plusieurs années, avec la baisse de la production aurifère puis la baisse des cours de certains minerais, à un recentrage de l’activité des principales minières. Ces dernières n’hésitent pas à vendre des actifs pour se concentrer sur les mines et minerais les plus rentables.
Opportunités pour l'offre française
Energie : du fait des difficultés d’approvisionnement en électricité et de l’augmentation des tarifs, les minières investissent dans les EnR pour leurs opérations.
Le pays dispose de ressources abondantes en minerais utilisés dans la production de batteries, piles à combustibles et électrolyseurs. Des projets pilotes sont en cours (conversion des véhicules d’Anglo American à l’hydrogène, en partenariat avec Engie).
Digitalisation et automatisation : l’industrie minière sud-africaine est en transition, passant d’un modèle conventionnel avec une main-d’œuvre importante à un modèle plus mécanisé et technologiquement plus avancé afin d’augmenter la rentabilité des opérations. De nombreuses extensions souterraines de mines nécessitent des technologies toujours plus avancées.
Environnement : les sociétés minières investissent pour répondre aux facteurs climatiques impactant leur activité et sont également incitées par la mise en place depuis 2019 d’une taxe carbone. Les plus de 6 000 mines abandonnées et la gestion des terrils créent des opportunités dans la remédiation environnementale.
Source :
MCSA, DMRE, PwC, Engie SA (28/08/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
PricewaterhouseCoopers (PWC) a identifié trois secteurs dans lesquels l’industrie minière sud-africaine doit mieux faire en matière de critères ESG : le climat, la vulnérabilité sociale et la biodiversité.
Tous les opérateurs miniers ont aujourd’hui publié leur politique relative aux critères ESG avec divers objectifs. Ceux revenant le plus souvent sont liés à la réduction des émissions de CO2 et l’augmentation de l’aide pour le développement des communautés locales.
A noter que 42 employés du secteur sont décédés en 2024 contre 53 en 2023, une baisse historique puisqu’il s’agit du chiffre le plus bas jamais enregistré.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Mineral and Petroleum Resources Development Act 2002 (MPRDA)
National Environmental Management Act 1998 (NEMA)
National Environmental Management: Protected Areas Act of 2003
National Environmental Management: Biodiversity Act 10 of 2004
National Environmental Management: Air Quality Act 39 of 2004
National Environmental Management: Waste Act 59 of 2008 (NEMWA)
National Water Act, 1998
National Heritage Resources Act 25 of 1999
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’environnement des affaires rend important de nouer un partenariat local, si possible avec un acteur doté d’une bonne notation B-BBEE (voir passage sur la règlementation spécifique ci-après). Sans être une obligation, ceci peut aider l’entreprise à se positionner sur les appels d’offres publics et/ou travailler avec de grands acteurs privés.
La sélection d’un agent/distributeur doit impérativement prendre en compte des critères qualitatifs importants : l’assurance d’une proactivité de l’agent en tant qu’apporteur d’affaires, le périmètre géographique de son action (local/régional), la constitution du portefeuille de partenaires déjà signés par l’agent (cohérence sectorielle), la progression de son chiffre d’affaires, son ancienneté, le niveau de commission demandé, etc.
La réglementation spécifique
Le B-BBEE (Broad-Based Black Economic Empowerment) est une politique visant à inclure les populations historiquement désavantagées du temps du régime de l’Apartheid. Le B-BBEE Act, via sa scorecard, permet de noter les entreprises sur une échelle de 1 à 8 (1 étant la meilleure note).
La charte minière de 2018 détaille les catégories de critères dans le secteur minier : Actionnaires/propriétaires, composition du management, formation des employés, politique d’achat préférentielle, développement socio-économique des communautés locales et conditions d’habitations et de vie des employés. Par exemple, un minimum de 30 % des actionnaires de projets miniers doit être noir et la part de contenu local dans les dépenses liées à l’achat de produits et services miniers doit être, respectivement, de 70 % et 80 % minimum.
Niveau de taxation
Le gouvernement sud-africain a mis en place une taxe carbone en 2019 suivant le modèle du pollueur/payeur. Cette taxe, actuellement de 236 ZAR (13 USD) / tonnes de CO2 émise, va augmenter chaque année pour atteindre 30 USD en 2030 et 100 USD en 2050. A partir de 2026, cette taxe sera étendue aux secteurs agricole, forestier et aux entreprises publiques, exemptés pour le moment.
Les entreprises françaises exportant vers l’Afrique du Sud bénéficient de taux préférentiels pour les droits de douane grâce à l’Economic Partnership Agreement en vigueur depuis 2016 entre l’Union européenne et la SADC (Southern African Development Community).
86 % des produits sont même exemptés de droits de douane.
Source :
DTIC, SARS, Pwc (28/08/2025)