Les fondamentaux
L’Afrique du Sud est le premier pays minier d’Afrique en termes de chiffre d’affaires et de nombre de mines. L’histoire du pays est étroitement liée à celle de son industrie minière. Le pays s’est en effet développé depuis plus d'un siècle grâce à l’abondance des ressources de son sous-sol : or (5,1 % des réserves mondiales), platinoïdes (91,3 %), manganèse (75 %), chrome (35 %), diamants, charbon, fer, uranium etc. Le secteur minier joue toujours un rôle prépondérant dans l’économie et représentait 7,53 % du PIB en 2022 en employant plus de 475 000 personnes.
En termes de revenus, les platinoïdes représentent le premier sous-secteur (35 %) suivi par le charbon (24 %), le fer (12 %) et l’or (10 %).
En 2022, 77 sociétés étaient responsables de 90 % de la production minière du pays en valeur.
Chiffre d'affaires par minerai en 2022
Opportunités pour l'offre française
Production décentralisée : Du fait de la baisse de la fiabilité de l’approvisionnement électrique et de l’augmentation des tarifs, les sociétés minières investissent dans les énergies renouvelables. Aujourd’hui, 7 500 MW sont à différents stades de développement. Le pays dispose de ressources abondantes en minerais utilisés dans la production de batteries, piles à combustibles et électrolyseurs. Des projets pilotes sont lancés comme avec la conversion des véhicules d’Anglo American à l’hydrogène, en partenariat avec Engie.
Digitalisation, automatisation et industrie 4.0 : L’industrie minière sud-africaine est en transition, passant d’un modèle conventionnel avec une main-d’œuvre importante à un modèle plus mécanisé et technologiquement plus avancé afin d’augmenter la rentabilité des opérations.
Environnement : Les sociétés minières investissent pour répondre aux facteurs climatiques impactant leurs activités et sont également incitées par la mise en place d’une taxe carbone depuis 2019. Les plus de 6000 mines abandonnées en Afrique du Sud et la gestion des terrils créent des opportunités dans la remédiation environnementale.
Source :
MCSA, DMRE, PwC, Engie SA (26/07/2023)
Résponsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
PricewaterhouseCoopers (PWC) a identifié trois secteurs dans lesquels l’industrie minière sud-africaine doit mieux faire en matière de critères ESG : le climat, la vulnérabilité sociale, la biodiversité.
Tous les opérateurs miniers ont aujourd’hui publié leur politique relative aux critères ESG avec divers objectifs, ceux revenants le plus souvent étant liés à la réduction des émissions de CO2 et l’augmentation de l’aide pour le développement des communautés.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Mineral and Petroleum Resources Development Act 2002 (MPRDA)
National Environmental Management Act 1998 (NEMA)
National Environmental Management: Protected Areas Act of 2003
National Environmental Management: Biodiversity Act 10 of 2004
National Environmental Management: Air Quality Act 39 of 2004
National Environmental Management: Waste Act 59 of 2008 (NEMWA)
National Water Act, 1998
National Heritage Resources Act 25 of 1999
Labels et certifications
Aucun label ou certification obligatoire concernant les critères ESG dans le secteur minier sud-africain.
Source :
Government of South Africa, PwC (26/07/2023)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
L’environnement des affaires rend primordial de nouer un partenariat local, si possible avec un acteur doté d’une bonne notation B-BBEE (voir passage sur la règlementation spécifique ci-après). Sans être une obligation, ceci peut aider l’entreprise à se positionner sur les appels d’offres publics et/ou travailler avec de grands acteurs privés.
La sélection d’un agent/distributeur doit impérativement prendre en compte des critères qualitatifs importants : l’assurance d’une proactivité de l’agent en tant qu’apporteur d’affaires, le périmètre géographique de son action (local/régional), la constitution du portefeuille de partenaires déjà signés par l’agent (cohérence sectorielle), la progression de son chiffre d’affaires, son ancienneté, le niveau de commission demandé, etc.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le B-BBEE (Broad-Based Black Economic Empowerment) est une politique visant à inclure les populations historiquement désavantagées du temps du régime de l’Apartheid. Le B-BBEE Act, via sa scorecard, permet de noter les entreprises sur une échelle de 1 à 8 (1 étant la meilleure note), en fonction de leur adhérence aux critères suivants : propriété, management, formation, politique d’achat préférentielle et développement socio-économique.
La charte minière (Mining Charter) est fortement affectée par la réglementation B-BBEE : un minimum de 30 % des actionnaires de projets miniers doivent être noirs ; la part de contenu local dans les dépenses liées à l’achat de produits et services miniers doit être, respectivement, de 70 % et 80 % minimum.
Niveau de taxation
Alors que le secteur minier contribue pour 15 % aux émissions de gaz à effet de serre sud-africaines, le gouvernement a mis en place une taxe carbone en 2019 suivant le modèle du pollueur/payeur. Cette taxe, actuellement de 159 ZAR (8,33 USD) / tonnes de CO2 émise va augmenter chaque année pour atteindre 30 USD en 2030 et 100 USD en 2050. À partir de 2026, les secteurs agricole, forestier et les entreprises publiques seront concernées par cette taxe.
Source :
DTIC, SARS (26/07/2023)