Les fondamentaux
Le secteur de l’économie marine est un enjeu majeur pour le Royaume-Uni, en raison de sa position insulaire : 95 % des échanges de biens se font par voie maritime, dont 48 % des produits alimentaires et 25 % de l’énergie du pays. On note une consolidation des chantiers navals et de clusters portuaires de premier plan à Southampton, Liverpool, Humber et Aberdeen notamment.
Le secteur maritime britannique générait un chiffre d’affaires de plus de 66,27 Mds EUR et plus de 227 000 emplois directs en 2019 (Maritime UK, 2022). Une commission parlementaire catégorise la filière mer comme le secteur maritime ou l’économie bleue de la manière suivante : les installations portuaires, la flotte de navires, les services aux entreprises maritimes, l'ingénierie maritime et le secteur de la marine de plaisance. On peut ajouter à cela les énergies marines puisque le secteur pétrolier se transforme et que l’éolien offshore est en plein développement.
La construction navale soutient près de 42 000 emplois à travers le pays, pour près de 3,4 Md EUR. Les principaux acteurs sont Babcock International et BAE systems, pour près de 50% des parts de marché. Princess Yachts et Sunseeker International mènent le marché de la plaisance.
Cluster du Solent, Southampton
Un potentiel de capture de 10 M de tonnes de CO2 dans ce projet de décarbonation
Opportunités pour l'offre française
Réduire les émissions : de grands changements seront nécessaires au cours des 30 prochaines années pour réduire les émissions et soutenir les ambitions climatiques mondiales ainsi que l’objectif du pays d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050 (Net Zero 2050). La recherche de solutions pour réduire l'empreinte carbone du transport maritime est un axe prioritaire.
Le secteur des énergies marines renouvelables est en plein essor au Royaume-Uni. Si l’éolien offshore est un marché qui gagne en maturité, les énergies houlomotrice, hydrolienne et marémotrice représentent également une opportunité économique, aux vues du potentiel énergétique marin britannique. L'Ecosse est un axe prioritaire.
The Ministry of Defense (MoD) relance la production industrielle de navires de guerre à l’horizon 2030. Cet enjeu est stratégique d’un point de vue industriel. La stratégie définie par le MoD est de privilégier une production britannique mais aussi de favoriser les partenariats internationaux. Les entreprises françaises peuvent donc intégrer le développement industriel via des partenariats avec les acteurs britanniques.
Source :
Scottish Entreprise Offshore Wind Tour (29/07/2024)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
L’éolien offshore est actuellement en plein essor, créant des opportunités de développement du secteur portuaire. Crown Estate Scotland a lancé une politique d’appel à projets, les ScotWind leads, qui ouvrent 17 nouveaux sites d’éolien offshore, flottants et fixes. L’innovation attendue dans le domaine des ENR concerne également les énergies houlomotrice, hydrolienne et marémotrice. La capacité de ces énergies pour le Royaume-Uni est très importante et représente respectivement 27GW, 32GW et 59GW.
Le Department for Transport mise également sur une décarbonation du secteur maritime. Pour cela, de nouvelles technologies doivent être développées. A cet égard, Le DfT a annoncé les lauréats de son concours de démonstration maritime propre financé à hauteur de 23 millions de livres sterling, dont un sous-marin vert fonctionnant à l'hydrogène et un point de charge à terre entièrement électrique connecté à une éolienne en mer.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Historiquement, ni les émissions de l'aviation internationale ni celles du transport maritime n'ont été explicitement incluses dans la législation "net zéro" du Royaume-Uni. En 2021, le gouvernement a annoncé qu'il allait inclure pour la première fois les émissions de l'aviation et du transport maritime internationaux dans l'objectif "net zéro" du Royaume-Uni et dans ses budgets carbone, sur les conseils du Comité sur le changement climatique (CCC).
Dans sa publication "Decarbonising Transport : A Better, Greener Britain", le DfT s'est engagé à prendre les mesures suivantes concernant les émissions maritimes : faire pression pour une plus grande ambition lors de la révision en 2023 de la stratégie initiale de l'Organisation maritime internationale (OMI) sur les gaz à effet de serre et demander une décarbonisation plus rapide que l'objectif de "50 % d'ici 2050" sur lequel l'OMI s'est engagée en 2018.
Source :
Maritime 2050 (DfT)
https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/872194/Maritime_2050_Report.pdf (29/07/2024)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est important pour les entreprises qui souhaitent se développer sur le marché britannique d’avoir un représentant (distributeur/commercial) sur place afin de développer un réseau de clients et de prospects. Il est vivement conseillé de participer à des événements collectifs (networking, conférences et salons professionnels) afin d’accroître sa visibilité auprès des principaux décideurs britanniques et de se créer un réseau. Il est recommandé de mettre en avant des projets « références », si possible au Royaume-Uni puisque les interlocuteurs britanniques y accordent beaucoup d’importance. Ces variables réseau et références sont indispensables par exemple pour pénétrer le marché de l’armement naval.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Depuis le Brexit, l’accord de commerce et de partenariat ne prévoit pas la reconnaissance mutuelle des brevets délivrés aux marins. Cependant, la France continue à court terme de délivrer des visas de reconnaissance aux marins britanniques souhaitant naviguer sous pavillon français.
Les navires battant pavillon français disposent toujours d’un droit de cabotage au Royaume-Uni. Néanmoins, ce droit n’est plus garanti par le règlement (CEE) n° 3577/92 du Conseil du 7 décembre 1992 concernant l'application du principe de la libre circulation des services aux transports maritimes à l'intérieur des États membres (cabotage maritime) et pourrait dès lors être remis en cause par une future législation britannique.
Niveau de taxation
La TVA est de 20% pour la grande majorité des produits et services. Quelques produits et services font cependant exception à la règle.
L’impôt sur les sociétés est au Royaume-Uni de 25 %.
Depuis le Brexit et selon l’accord de coopération et de commerce qui lie désormais le Royaume-Uni à l’Union européenne, des droits de douane peuvent désormais s’appliquer aux exportations depuis la France, en fonction des règles d’origine. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site de la douane française.
Source :
Maritime 2050 (DfT)
National Shipbuilding Strategy https://www.gov.uk/government/publications/national-shipbuilding-strategy (29/07/2024)