Les fondamentaux
Depuis son indépendance en 1963, le Kenya a progressivement atteint le groupe des économies les plus dynamiques du continent africain. D’après le Global infrastructure Outlook Report publié en 2017, le Kenya nécessitera environ 206 Mds USD pour développer ses infrastructures de construction afin d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2040. Durant les 5 dernières années, la croissance moyenne était de 5,6 % (hors Covid-19) avec des développements significatifs en matière d’énergie, d’infrastructures, de technologies de l’information et d’éducation.
Dans le plan gouvernemental « vision 2030 », plusieurs secteurs sont mis à l’honneur, dont l’accès à l’énergie, le développement des infrastructures et de la construction, l’agriculture et l’industrie. Dans ce contexte, le secteur privé demeure la clé pour développer ces constructions indispensables. On estime qu'il faudrait mobiliser 2 à 3 Mds USD de financements par an pour répondre à ces besoins sur la prochaine décennie.
Outre le développement des grands projets d’infrastructures, la construction de logements est toujours la priorité avec un accent mis sur le social. En effet, près d’1 millions de logements sociaux devraient sortir de terre d’ici à 2025.
Chiffres clés du secteur

Opportunités pour l'offre française
Devant l’augmentation de la dette publique, le Gouvernement kényan multiplie ses messages de bienvenue aux investisseurs privés. À l’avenir, le Partenariat Public Privé (PPP) sera l’un des outils favorisés par l’État. Une plateforme nommée PPP Unit a été mise en ligne pour lister les projets PPP validés, les entreprises pourront y proposer de nouveaux projets à travers le modèle Privately Initiated Investment Proposal (PIIP).
Parmi les projets phares qui fonctionneront sous cette nouvelle approche, il y a la ville de Konza ICT Park. Projet de construction estimé à 7 Mds USD, cette ville sera située à 60 km au sud-est de Nairobi et s’étendra sur près de 2 000 hectares.
À la mi-janvier 2021, la ville de Tatu City (autre ville nouvelle en construction) et Konza City ont signé un accord de partenariat pour attirer les investisseurs dans le pays.
L'objectif est d'unir leurs forces pour développer les mégaprojets et construire des stratégies communes pour l'investissement.
À noter que les deux villes bénéficient de la présence de Zones Economiques Spéciales (ZES) visant à simplifier l'implantation d'entreprises et à générer un flux important d'investissements.
Source :
Konza City Technopolis, Tatu City (30/06/2023)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Bien que la notion de protection de l’environnement soit un vrai défi au Kenya et plus généralement en Afrique sub-saharienne, les états semblent, cependant, vouloir œuvrer en ce sens. Le Kenya multiplie l’adoption de nouvelles lois visant à bâtir de manière plus durable. Des règlementations qui feront intervenir de nouvelles normes sont également attendues : systèmes de récupération d’eau, production et utilisation d’énergies renouvelables, gestion sobre de l’énergie (éclairage, etc.) et climatisation plus efficiente.
Des innovations sont aussi attendues pour les matériaux de construction :
- Depuis quelques années, les sociétés de peinture kényanes proposent des peintures moins nocives pour l’environnement ;
- Des infrastructures et des matériaux de constructions non polluants et ayant des conceptions limitant les effets sur l'environnement.
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Il est indispensable de :
- S’appuyer sur un importateur / distributeur au Kenya pour développer des courants d’affaires solides et dans la durée ;
- Être accompagné et conseillé lors d’une première prospection pour maximiser vos chances de réussir ;
- Mettre en avant vos réussites et vos références en Afrique ;
- Communiquer sur vos points forts par rapport à la concurrence ;
- Revenir rapidement au Kenya dans le cadre d’un suivi de prospection, pour construire une relation de confiance avec les partenaires / clients identifiés ;
- Être en mesure d’apporter une solution de financement sur certains projets ou sur certains secteurs d’activité ;
- Si vous n’êtes pas implanté au Kenya, s’appuyer sur un partenaire local pour répondre à un appel d’offres public.
La réglementation spécifique
Tout importateur au Kenya doit être enregistré auprès de l'Autorité du Revenu du Kenya (KRA). Cette dernière délivre un numéro d'identification personnel, sous la forme d'un code PIN, dont une copie doit être jointe à tous les documents d'importation (documents d’accompagnement). En plus du code PIN, les importateurs doivent également obtenir un code importateur auprès du service des douanes du KRA. Une référence unique de consignation (UCR) doit être obtenue pour chaque envoi de marchandises.
Les biens d’équipement sont soumis à une inspection réalisée par le bureau des réglementations locales (KEBS), basée sur des normes internationales, afin de pouvoir rentrer sur le marché local.
Le Kenya s’est doté d’un système de pré-inscription de ses importations (PVoC) au port de départ à l’étranger.
Niveau de taxation
En plus des droits de douane (10 % pour les biens intermédiaires, 25 % pour les produits finis), les marchandises sont soumises à une taxe d’importation appelée IDF (Import Declaration Fee) qui s’élève à 2,25 % sur la valeur CIF, avec une valeur minimale de 5 000 KES (soit 45 EUR).
La TVA est à 2 taux : 16 % et 0 %, en fonction des produits.
Corporate tax : taxe prélevée sur les revenus de l’entreprise à un taux de 30 % pour les résidents et un taux de 37,5 % pour les non-résidents.
Withholding tax : déduite à la source des différents types de revenus (intérêts, dividendes, royalties, commissions, etc.). Le taux appliqué varie entre 5 et 25 % pour les entreprises résidentes et entre 5 et 30 % pour les entreprises non-résidentes, en fonction de la source des revenus.
Source :
Bureau Business France Kenya, Kenya Revenue Authority, Kenya Bureau of Standards (30/06/2023)