Les fondamentaux
Les États-Unis demeurent le deuxième producteur mondial d’électricité, avec une capacité installée de plus de 1 200 GW. En 2025, le pays poursuit une transformation majeure de son secteur énergétique, portée par l’accélération du déploiement des énergies renouvelables — solaire, éolien et hydroélectrique — et des technologies de stockage d’électricité, soutenue par des investissements fédéraux historiques via l’Infrastructure Investment and Jobs Act et l’Inflation Reduction Act, représentant plusieurs centaines de Mds USD pour moderniser les réseaux et réduire les émissions de CO₂.
Le marché électrique américain reste fragmenté, organisé en zones régionales comme WECC, MISO, PJM, NYISO et ERCOT. Cette segmentation, avec des interconnexions limitées — particulièrement au Texas via ERCOT qui opère presque en autonomie — pose des défis de fiabilité, de résilience et d’équilibrage entre production et consommation. Chaque État et zone applique ses propres règlements, standards et programmes d’incitation pour intégrer les renouvelables et garantir la stabilité du réseau.
La distribution de l’électricité repose sur trois types d’acteurs : les services municipaux, à but non lucratif, les coopératives rurales, fondées sur la solidarité, et les entreprises privées, leaders en investissement et influence sur le marché. Le secteur des réseaux intelligents est très concurrentiel, dominé par GE, Siemens, ABB et Cisco, ce qui stimule l’innovation et ouvre des opportunités aux entreprises étrangères proposant des solutions technologiques originales et adaptées aux contraintes régionales.
Mix énergétique des États-Unis (2025)
Opportunités pour l'offre française
Le programme américain de modernisation du réseau électrique, doté de plus de 23 Mds USD (2021‑2030), traverse une période d’incertitude. Lancé sous l’administration Biden-Harris avec 13 Mds USD pour moderniser le réseau et 10,5 Mds USD de la loi bipartisane sur les infrastructures, il a été partiellement suspendu par l’administration Trump, puis débloqué en partie par décisions judiciaires. L’orientation évolue vers le soutien aux technologies IA et aux réseaux intelligents.
L’essor des énergies renouvelables, avec un record de 10 GW de batteries en 2024 pour accompagner le solaire, crée un besoin crucial d’intégration production-stockage. Les entreprises françaises peuvent se positionner sur la conversion d’énergie, les équipements de transmission intelligents, la gestion prédictive via IA et les technologies d’intégration réseau-stockage, grâce à leur expertise en solutions propres et durables.
Le marché des partenariats publics-privés en réseaux intelligents atteint 73,3 Mds USD en 2024 et pourrait dépasser 269 Mds USD d’ici 2033, offrant des opportunités majeures pour les acteurs français.
Source :
www.eia.gov (21/05/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
Les entreprises intervenant sur le marché américain de l’énergie et des réseaux intelligents doivent combiner innovation technologique et engagement sociétal. Les attentes incluent :
- Technologies durables : solutions propres pour l’eau, l’électricité et les déchets, intégrant le stockage, la gestion intelligente et la réduction des émissions.
- Expertise systémique : capacité à proposer des solutions intégrées combinant production, stockage, distribution et supervision via l’IA et les réseaux intelligents.
- Engagement ESG : transparence, sécurité des données, traçabilité des ressources et réduction de l’empreinte carbone.
- Collaboration public-privé : adaptation aux standards américains et contribution à des projets municipaux et fédéraux, en intégrant l’innovation pour répondre à des objectifs sociaux et environnementaux.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Le cadre réglementaire américain est structuré autour de lois fédérales et de standards sectoriels pour protéger l’air, l’eau et gérer les déchets :
- Clean Air Act (CAA) : fixe des limites sur les émissions de polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre, incluant des programmes pour le méthane et la qualité de l’air ambiant.
- Clean Water Act (CWA) : encadre la qualité de l’eau, la protection des nappes phréatiques et la gestion des effluents industriels.
- Safe Drinking Water Act (SDWA) : garantit la sécurité de l’eau potable et impose des normes strictes de contamination.
- Resource Conservation and Recovery Act (RCRA) : régule le traitement, le stockage et l’élimination des déchets solides et dangereux, encourageant la valorisation énergétique et le recyclage.
- Superfund (CERCLA) : responsabilise les pollueurs pour la dépollution des sites contaminés.
Labels et certifications
Aux États-Unis, les labels et certifications environnementales attestent l’engagement durable des entreprises. LEED pour les bâtiments durables, Energy Star pour les produits et équipements économes en énergie, Green-e pour l’électricité renouvelable, et ISO 14001 pour le management environnemental sont largement utilisés.
D’autres comme Cradle to Cradle, FSC et SFI valorisent l’économie circulaire et la gestion responsable des ressources, renforçant crédibilité et conformité réglementaire.
Source :
www.eia.gov (12/08/2025)
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Le marché US de l’énergie demande une approche commerciale ciblée. Sa taille, sa forte concurrence et ses règles complexes, obligent les entreprises françaises à bien comprendre ses codes. Pour réussir, il faut être visible auprès des décideurs, construire un réseau local et proposer des solutions innovantes qui répondent à des besoins concrets.
La prospection passe par des partenariats stratégiques : intégrateurs spécialisés dans les smart grids, développeurs de projets renouvelables avec stockage, services publics en modernisation, et associations professionnelles comme l’APPA, la NRECA ou l’EEI, qui ouvrent l’accès aux réseaux du secteur.
Dans bien des cas, ouvrir une filiale ou un bureau local renforce la crédibilité et permet de mieux s’adapter aux réalités réglementaires du marché US.
Niveau de taxation
Le niveau de taxation des entreprises aux États-Unis varie selon le type d’entité, le revenu et l’État d’implantation. Le taux fédéral est fixé à 21 %, auquel s’ajoutent des taxes étatiques variables. Ce cadre fiscal peut être optimisé grâce à de nombreuses incitations, notamment celles liées aux technologies propres.
L’Inflation Reduction Act offre des crédits d’impôt attractifs pour les systèmes de stockage d’énergie (ITC) et les installations renouvelables (PTC). Des programmes comme GRIP, soutenus par le Département de l’Énergie, renforcent encore cet environnement favorable aux smart grids.
Les entreprises peuvent aussi bénéficier de déductions pour leurs activités de R&D.
Source :
www.eia.gov (18/05/2025)