Date de publication :

Secteur Transition écologique
Thématique Réglementation et politique économique
La Turquie avait signé l'Accord de Paris le 22 avril 2016, après son adoption lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), tenue à Paris en décembre 2015, qui devait permettre de limiter la hausse des températures à moins de 2°C.
Image info sectorielle

Cependant, Ankara n'avait pas ratifié l'accord immédiatement et avait demandé à être transféré du groupe des pays développés à celui des pays en voie de développement,  en raison d'une demande d'un meilleur partage du fardeau en termes de réduction des émissions polluantes. 

Les émissions nettes de gaz à effet de serre de la Turquie ont augmenté de plus de 150 % depuis 1990, selon les chiffres officiels turcs. 

Mais la question climatique s’est brutalement imposée dans le pays cet été, après une succession d’événements météorologiques extrêmes, dont des incendies de forêt sur la côte méditerranéenne et des inondations dans le Nord, qui ont fait une centaine de victimes et causé d’importants dégâts. Le pays est également frappé par une sécheresse persistante, qui oblige déjà certains producteurs à abandonner leurs terres et d’autres à se tourner vers de nouvelles cultures moins gourmandes en eau. 

Le Parlement turc a finalement ratifié l'accord de Paris à l’unanimité le mercredi 6 octobre, faisant ainsi entrer la loi en vigueur et obligeant le pays à mettre en place de nouveaux objectifs et politiques dans la lutte contre le changement climatique, comme par exemple : l’interdiction des combustibles fossiles, la promotion de l’utilisation de véhicules respectueux de l’environnement (suppression des véhicules à essence ou diesel au profit des véhicules hybrides et électriques), la mise en conformité du secteur industriel liée à la taxe carbone aux frontières de l’UE, l’arrêt de l’utilisation du charbon à horizon 2053 au profit des EnR, la mise en valeur de la chaîne du froid pour réduire les pertes alimentaires, le changement des systèmes de carburant des avions de ligne, la gestion zéro déchet notamment le long de la mer de Marmara ou encore la construction de bâtiments « zéro émission ».  

Par ailleurs, une présidence du changement climatique sera établie en Turquie pour aborder le problème de manière plus élaborée : le ministère de l'Environnement et de l'Urbanisation sera rebaptisé ministère de l’Environnement, de l'Urbanisation et du changement climatique et la Direction générale de la lutte contre la désertification et l'érosion et la Direction générale de la météorologie, affiliées au ministère de l'Agriculture et des Forêts, seront transférées à ce nouveau ministère notamment en charge du changement climatique. 

 

Source : Hamdi ÇELIKBAŞ, 07/10/2021