Le marché brésilien est dominé par de grandes brasseries industrielles qui se partagent une vingtaine de marques. AB InBev détient la plus grande partie du marché, suivie de Heineken do Brasil, du Groupe Petrópolis et de Kirin, respectivement. Les Brésiliens sont d’ailleurs très attachés à leurs marques de prédilection, mais le prix reste un facteur important lors de l’achat.

En effet, avec une consommation moyenne de six litres par mois, les Brésiliens dépensent près de 6 % de leur revenu par habitant en bière (dépense moyenne de 184 BRL par mois (29 EUR), soit 16 % du salaire minimum local). 70% des consommateurs interrogés dans le cadre d’une étude menée par Opinion Box, déclarent que le prix est l'un des principaux éléments pris en compte lors d'un achat. En revanche, 10% des consommateurs interviewés déclarent dépenser plus de 101 BRL par semaine (15 EUR), privilégiant ainsi le goût et la qualité du produit.

Cette demande croissante envers des nouveaux produits premium, soutenue par un public sans cesse plus exigeant, débute vers 2008, lorsque les brésiliens découvrent des bières autres que les traditionnelles Pilsen. Cette nouvelle tendance bouscule alors le marché, qui voit fleurir les bars à bières et les évènements de dégustation, qui ont d'abord permis l'augmentation extrêmement rapide des importations de bières artisanales, puis de la production locale. Depuis 2009, le nombre de brasseries créées a quadruplé pour atteindre les 1 383 établissements en 2020.

Bien qu’aujourd’hui les bières artisanales ne représentent que 3 % du volume total des ventes, leur part de marché devrait atteindre 6 % au cours des 5 prochaines années. Cette nouvelle tendance est ainsi prometteuse pour les micro-brasseurs et brasseries artisanales, malgré leurs prix 3 à 5 fois plus élevés, mais pas seulement. Les bières premium et internationales trouvent également leur place auprès des consommateurs les plus exigeants, grâce à leurs goûts, particulièrement appréciés. La tendance à la sophistication de la consommation favorise donc les « bières premium », qui affichent une croissance de 85% entre 2015 et 2020, pour atteindre 8 Mds EUR, ainsi que les bières importées, qui ont atteint les 16 M L, pour une valeur de 15 Mds EUR en 2020.

Enfin, avec l’arrivée de la pandémie, la consommation de bière, traditionnellement associée aux moments de rencontres et de convivialité, a également évolué et s’est étendue à la maison. Une augmentation de 68% a ainsi été observée et 44% des consommateurs déclarent boire de la bière au moins une fois par semaine à la maison, selon la deuxième édition de l’Opinion Box Insights.

*Sources : IG Economia (23/05/21), Opinion Box (24/09/21), Trubunahoje (01/01/22)