Date de publication :

Secteur Mobilité et Logistique
Pays concerné
Allemagne
Thématique Entreprises
Le syndicat IG Metall exige des engagements à long terme pour les sites. S'ils n’aboutissent pas, le plus grand constructeur d’avions au monde risque de subir des grèves.
Image info sectorielle

Le conflit qui couve depuis des mois entre IG Metall et Airbus au sujet de la restructuration de la production d’avions civils en Allemagne entre dans une phase décisive. Si aucune solution n'est trouvée à la table des négociations lundi 31 janvier à Hambourg, le syndicat veut lancer un référendum sur une grève. La dernière fois, début décembre, plus de 14.000 salariés avaient participé à des grèves d'avertissement, parfois de plusieurs jours, paralysant en grande partie la production au milieu du sprint de fin d'année.

Airbus avait en fait l’intention de regrouper dès début 2022 l’assemblage des fuselages et des structures d’avions dans une nouvelle filiale. Concrètement, les usines Airbus de Stade, certaines parties du site de Hambourg ainsi que la filiale Premium Aerotec avec trois des quatre usines d’Augsbourg et les sites de Brême et Nordenham seraient concernées. En plus, l'avionneur veut vendre à un investisseur la fabrication de pièces chez Premium Aerotec à Augsbourg, à Varel en Frise (Nord de l'Allemagne) et en Roumanie.

Si le syndicat se montre en principe ouvert à une telle solution d’investisseur, il exige toutefois que l’on examine en parallèle le maintien de la fabrication de pièces au sein du groupe Airbus. Le deuxième grand sujet de conflit est la portée des engagements en matière de site et d’emploi dans l’assemblage des aérostructures. Le syndicat exige une perspective jusqu’à la prochaine décennie, lorsque la production d’un successeur à la famille A320, qui connaît un grand succès, sera à l’ordre du jour.

Pour Airbus, un conflit social arriverait au mauvais moment : après avoir réduit la production des best-sellers de la famille A320 d’environ 60 à 40 avions par mois à cause de la crise sanitaire, Airbus s’oriente désormais à nouveau vers des chiffre records : après environ 45 avions par mois fin 2021, le nombre d’appareils devrait progressivement atteindre 65 d’ici l’été 2023, comme l’a confirmé le PDG du groupe, Guillaume Faury, il y a deux semaines. Ce serait le nombre le plus élevé jamais atteint. Et pour le milieu de la décennie, le manager envisage jusqu’à 75 avions produits par mois.

Source : dpa, 25/01/2022, Handelsblatt