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Tendance ou standard, il n’y a pas un seul jour où l’on ne découvre une nouvelle marque durable à Hong Kong. Acheter des vêtements pour s'affirmer, pour une reconnaissance et une expression de son identité, est un fait, qui intègre de plus en plus les notions de durabilité, de communauté et de consommation responsable. Dans ce contexte, plusieurs initiatives d’entrepreneurs locaux trouvent échos auprès des hongkongais, prêts à consommer moins mais mieux pour s’habiller. Réévaluer le contenu de son placard afin de constituer une garde-robe plus respectueuse de notre environnement (recycler, acheter du seconde main) ou encore s'engager sur le développement durable, en créant sa propre marque écologique, sont des solutions courantes. Mais qui sont ces visionnaires, activistes avisés et acteurs du renouveau, qui nous insufflent de nouveaux espoirs ?
Apporter aux hommes une gamme de vêtements raffinés, confortables et fonctionnels, à base de matériaux durables, est l’objectif des fondateurs de la marque hongkongaise Selvaage (https://selvaage.com). Expérimentés au monde de l’industrie de la mode, de la conception de collections pour l’un aux chaines d’approvisionnement pour l’autre, le pas fut franchi. Intransigeants sur la qualité des textiles recyclés sélectionnés, les coupes bien pensées aux finissions parfaites, les deux compères ont décidé de mettre la main à la pâte dans cette grande aventure d’une mode verte. Du design et choix des textiles à la gestion des stocks, toutes les étapes visent à réduire les déchets et le taux d’empreinte carbone. Dès lors, les produits Selvaage sont fabriqués localement et en série limitée. Le lancement de leur première collection capsule (Foundations) propose des basiques premium en coton biologique et recyclé. L’offre de produits est large, de la veste imperméable en nylon recyclé et filets de pêche (à partir de 140 Euros) au tee-shirt fabriqué à base d’eucalyptus (autour de 57 Euros), en passant par les shorts (71 Euros) et pantalons (89 Euros).
Redonner vie aux vêtements usagés est une attitude courante en Occident, alors qu’elle commence à le devenir auprès de la population locale à Hong Kong, où croyances et traditions ont pendant longtemps freiné cet élan. Au moment même où les hongkongais célèbrent la nouvelle année 2022 du calendrier lunaire la première semaine de février, porter de nouveaux vêtements le premier jour de l’an est une tradition qui persiste, symbolisant un nouveau départ, annonciateur de bonne fortune pour la nouvelle année. De même, s’habiller avec des vêtements de seconde main est perçu par certains locaux comme un affront par rapport à son rang social. Heureusement les mœurs changent face aux excès de consommation, avec plus de 293 tonnes de textiles entrant quotidiennement dans la décharge de Hong Kong.
Aujourd’hui les boutiques (physique ou en ligne) vintages et de seconde main fleurissent sur le Territoire, offrant une alternative qui trouve échos auprès de la population. Parmi les plus connues à Hong Kong, vous trouverez Vestiaire collective (https://fr.vestiairecollective.com) et Hula (https://thehula.com) pour les vêtements et accessoires de second main de marques de luxe, Redress (www.redress.com.hk) pour les vêtements d’occasion et redesignés à partir de fripes dans le concept d’économie circulaire, ou encore Retykle (https://retykle.com) ciblant les vêtements et accessoires d’occasion pour enfants et femmes enceintes. Autre exemple, l’enseigne Green Ladies & Green Little (https://gl.sjs.org.hk) qui s’approvisionne exclusivement de vêtements et articles de mode d'occasion de qualité et dans l’air du temps, grâce à son service de consignation. En somme, le shopping d'occasion donne accès à un monde de styles et de marques jusque-là inenvisageable comme le rappelle Sarah Fung (fondatrice de Hula) : « achetez des articles vintages uniques et peu reconnus - ces pièces deviendront des trésors de votre garde-robe et contribueront à définir votre look.».
Il en revient donc à tout un chacun de faire émerger sa fibre écologique juste en consommant moins, mais mieux. L’une des premières initiatives est de faire le tri dans ses placards de vêtements et d’accessoires, comme nous l’explique la styliste personnelle Polina Milashevskaya de Style it Green (@styleit_green), « Nous ne portons que 20% de ce que nous possédons ». Aussi, Polina conseille à sa clientèle de : « créer une garde-robe polyvalente, inspirante et moderne, avec des pièces intemporelles, interchangeables aux couleurs neutres». Voilà le nouveau leitmotiv au gout du jour en vue d’une consommation responsable. Ne pas négliger la qualité des produits pour mieux les utiliser à long terme et réduire l’empreinte carbone est aussi un élément important : « choisir des pièces de haute qualité qui durent longtemps encourage la mode lente et la consommation consciente ». In fine, les garde-robes capsules sont une alternative qux multiples bénéfices : « à la fois durables et respectueuses de votre portefeuille », souligne bien justement Rebecca Ling (fondatrice de la marque de vêtements Parallel 51 - https://parallel51.co).
Source: 19/12/2021 – Vincenzo La Torre – Post Magazine