Date de publication :

Secteur Santé
Thématique Réglementation et politique économique

Les autorités chinoises ont indiqué le 12 février 2022 avoir accordé une autorisation de mise sur le marché conditionnelle au médicament anti-Covid Paxlovid développé par Pfizer, afin de traiter les adultes infectés ayant des symptômes faibles à modérés et présentant un risque de développer une condition sévère de la maladie. 

Le médicament a jusqu’à présent été autorisé dans une quarantaine de pays dont les Etats-Unis et Israël. L’Union Européenne a, elle, permis à ses Etats membres de l’utiliser comme mesure d’urgence contre la propagation rapide du variant Omicron en amont d’une autorisation officielle de mise sur le marché. 

Contrairement au vaccin Pfizer, des études préliminaires montreraient que Paxlovid ne cible pas la protéine spike, en évolution constante, que le coronavirus utilise pour attaquer les cellules. Cela signifie que Paxlovid pourrait théoriquement être plus efficace que le vaccin pour lutter contre les différentes formes du virus. 

L’Administration nationale chinoise des produits médicaux (NMPA) aurait déclaré le samedi 12 février que des recherches complémentaires sur le médicament doivent être entreprises et soumises à l’organe de régulation. 

Pékin n’a pour le moment approuvé aucun vaccin étranger contre le coronavirus. 

Des tests en laboratoire auraient montré que les patients contaminés par Omicron et ayant reçu une injection du vaccin chinois Sinovac auraient vu leur taux d’anticorps diminuer davantage que ceux ayant reçu un vaccin Pfizer. 

Plus tôt dans la semaine, Pfizer, dont le vaccin développé en collaboration avec l’entreprise allemande BioNTech était le premier à avoir été autorisé aux Etats-Unis, prévoyait des ventes cumulées de plus de 50 Mds USD en 2022 pour son vaccin contre le coronavirus et son traitement thérapeutique. 

La société américaine prévoit de produire 120 millions de traitement Paxlovid, ses dirigeants ayant fait part de négociations contractuelles en cours avec une centaine de gouvernements. 

L’autorisation conditionnelle du traitement par Pékin intervient alors que la Chine a freiné l’apparition de nouveaux cas grâce à une stratégie « zéro Covid », qui prend la forme de confinements ciblés, de restrictions de voyage et de longues quarantaines pour les personnes en provenance de l’étranger. 

Le pays a fait face à plusieurs flambées épidémiques isolées ces derniers mois, certaines étant dues au variant Delta et d’autres à la souche Omicron. 

Selon la Commission nationale de santé chinoise (NHC), les quarante nouveaux cas recensés samedi 12 février dans le pays proviendraient de deux villes seulement. 

L'une d'entre elles, la ville de Baise, dans le sud du pays, un important producteur d'aluminium, a été bouclée cette semaine en raison d'une hausse des infections, ce qui a fait grimper les prix mondiaux du métal à leur plus haut niveau depuis 14 ans. 

Les autres cas auraient été détectés dans la ville côtière de Huludao, dans le nord-est du pays, ce qui aurait poussé les autorités à suspendre le tourisme avec la province voisine de Liaoning, a rapporté samedi la chaîne publique CCTV. 

L'approche intransigeante du pays à l'égard de la pandémie l'a conduit à organiser les Jeux olympiques d'hiver en « boucle fermée », empêchant les athlètes et délégations d'entrer en contact avec le reste de la population. 

Source : Agence France Presse, 12/022022