Date de publication :

Secteur Produits alimentaires
Pays concerné
Royaume-Uni
Thématique Logistique, distribution
Les supermarchés devraient commencer à vendre la grande majorité des fruits et légumes frais en vrac dans les trois prochaines années. Un engagement salué par les organisations écologiques comme la plus grande percée connue dans la guerre contre le plastique au Royaume-Uni.
Image info sectorielle

Le Royaume-Uni traverse un moment charnière dans sa tentative de réduction du plastique dans le secteur agroalimentaire.
L'association britannique WRAP annonce que le plastique utilisé sur les fruits et légumes frais sera ajouté à la liste des plastiques à supprimer dans le cadre du UK Plastics Pact pour les détaillants et les fournisseurs.

En février, Tesco a annoncé avoir retiré plus d’un milliard et demi de pièces de plastique de ses activités au Royaume-Uni depuis le lancement de sa stratégie 4R pour limiter les emballages. Morrisons a ensuite revendiqué une action pionnière avec le remplacement des emballages de son lait frais par du carton Tetra Pak neutre en carbone. Aujourd’hui, Asda et Tesco ont annoncé qu'ils investiguaient une nouvelle technologie pour améliorer la durée de conservation des fruits, sans recourir à l’emballage. Bien que de nombreux détaillants et de fournisseurs aient pris des mesures, l’industrie a pris du retard par rapport à ses objectifs de réduction de son utilisation de plastique.

En novembre, The Grocer a révélé que l’industrie alimentaire n’avait pas atteint les objectifs du Plastics Pact du Royaume-Uni, malgré une réduction de 10 % de la quantité d’emballages sur les étales des supermarchés au cours de la période 2018-2020. Non seulement la pandémie a freiné les initiatives, mais le coût de la reformulation des emballages, comme le polystyrène, a ralenti les processus de changement. De plus, il existe encore d’importants obstacles techniques pour certains produits, comme les baies fraîches. Il est apparu que certains supermarchés n’ont toujours pas la technologie nécessaire pour peser les fruits en vrac, sans parler de se débarrasser de leur emballage. Ce qui est étonnant compte tenu des autres progrès réalisés sur d'autres projets. 

The Grocer a révélé que les distributeurs avaient accepté de produire des données regroupées montrant leurs progrès vers l’élimination des emballages de fruits et légumes. WRAP a néanmoins insisté sur l'importance, pour les entreprises, de produire individuellement des rapports en toute transparence pour les consommateurs et professionnels.


Dans son rapport, l'association WRAP présage une réduction de 80 % des emballages de fruits frais d’ici 2025. Cette réduction devrait mener à une économie de 21 500 tonnes de plastique. Cette quantité astronomique de plastique économisée n'est pas la seule donnée intéressante du rapport. En effet, celui ci pointe du doigt les fausses allégations faites sur la réduction du packaging et son impact sur l'augmentation du gaspillage alimentaire. WRAP affirme au contraire que 100 000 tonnes de déchets alimentaires (plus 130 000 tonnes d’éq. CO2) pourraient en fait être économisées grâce aux mesures. C’est en grande partie parce que les consommateurs seront en mesure d’acheter une quantité souhaitée de fruits plutôt que des quantités fixes. De plus, le rapport recommande de mettre fin aux dates de péremption, qui sont une cause majeure de gaspillage alimentaire.

Source : The Grocer, Ian Quinn, 24/02/22