La pandémie et les perturbations qu'elle a entraînées dans les chaînes de valeur mondiales sont des pénalités que l'industrie de la tequila a réussi à contrer : malgré les restrictions de consommation et les pénuries d'intrants, la production du spiritueux a augmenté de 40,9% pour atteindre un record de 527 millions de litres.

La majeure partie de cette augmentation a été apportée par le segment de la tequila 100% agave, dont la production a augmenté de 60% pour atteindre 366 millions de litres, rapporte Luis Fernández, président de la Chambre nationale de l'industrie de la tequila (CNIT), selon les chiffres du Conseil régulateur de la tequila (Consejo Regulador del Tequila).

Par type de marché, la production destinée à la vente intérieure a connu une augmentation spectaculaire de 115%, pour atteindre 188 millions de litres, mais il a précisé qu'une partie de la production accrue n'était pas nécessairement commercialisée l'année dernière, car elle comprend des distillats qui subiront encore un vieillissement en fût avant d'être mis en bouteille.

Cependant, la croissance remarquable de la production reflète les attentes d'une forte demande pour cette année et les suivantes. Au Mexique la tequila continue de gagner des parts de marché et représente un peu plus de 40% de la consommation de boissons distillées.

Les exportations ont augmenté de 18% (du 2020 en 2021 en volume) pour atteindre 338 millions de litres, soit 64% de la production totale. 85% des produits expédiés du Mexique sont destinés aux États-Unis, où la tequila est l'une des trois boissons dont la consommation a le plus augmenté, avec le whisky et le cognac, et où la marge de croissance est encore importante.

"Au cours des trois dernières années, la part de la tequila est passée de 6% à 8% et nous pensons que le potentiel se situe entre 10% et 15% dans les cinq prochaines années".

La margarita est devenue l'une des boissons les plus populaires aux États-Unis, où même des célébrités comme George Clooney ont cherché à tirer parti du succès de la tequila en lançant leurs propres marques.

Luis Félix Fernández a des sentiments mitigés. Il reconnaît que l'incursion de personnages célèbres dans le secteur de la tequila donne une plus grande publicité au produit, mais d'autre part, il s'agit de noms sans racines dans l'industrie dont le modèle d'entreprise consiste généralement à usiner le distillat, sans engager de gros investissements.

Source : InfoRural, 01/02/2022