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Le 14ème plan quinquennal relatif au secteur de l’énergie a été publié le 22 mars par le Conseil des Affaires de l’Etat, la Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC) et l’Administration Nationale de l’Energie (NEA). Attendu de longue date, il présente la feuille de route sur la période 2021-2025 pour la construction d’un « système énergétique moderne » (prévu in fine pour 2035) où les énergies renouvelables seront devenues la principale source de production d’électricité du pays.
Sans surprises majeures, ce plan est axé autour de la sécurité énergétique (figurant comme première des priorités), la transition bas carbone, l’efficacité énergétique, l’innovation et le niveau général des services énergétiques. Il rappelle les grands objectifs énoncés dans le 14ème plan quinquennal général paru en mars 2021. Baisse sur 5 ans de l’intensité énergétique de l’économie (-13,5%), hausse de la part des énergies non fossiles dans la consommation nationale en 2025 (20%, contre 15,9% aujourd’hui) et en 2030 (25%), et en présente quelques nouveaux, notamment :
- Porter la capacité de production nationale d’énergie primaire à 4,6 Mds de tonnes de charbon équivalent (tce), contre 4,08 Mds de tce fin 2020. Des objectifs quantitatifs sont donnés pour la production annuelle de pétrole et de gaz.
- Porter la capacité de production électrique à 3000 GW (contre env. 2380 GW fin 2021).
- Augmenter le taux d’électrification, qui atteindra 30% de la consommation finale d’énergie en 2025 (contre env. 27% en 2020).
- Flexibiliser le système électrique chinois, tant du côté de l’offre (24% de la production électrique flexible en 2025) que de la demande (3 et 5% du pic de demande côté consommateur qui devra être pilotable).
L’Administration Nationale de l’énergie (NEA) a publié la directive annuelle sur le secteur de l’énergie pour 2022, une semaine après le plan quinquennal. Elle fixe des objectifs pour l’année 2022, annoncés comme étant alignés sur les objectifs du plan. Les objectifs de production d’énergie à partir de carburants fossiles sont en hausse : la production de charbon atteindra environ 4,4 milliards de tonnes de charbon standard (contre 4,13 Mds atteints en 2021 selon le NBS), celle de pétrole brut atteindra 200 millions de tonnes (contre 198,9 Mt en 2021) et celle de gaz naturel 214 milliards de mètre cube (contre 207,6 Mds de m3 en 2021).
La proportion de la consommation d’énergie non fossile (renouvelable, hydraulique et nucléaire) atteindra 17,3% (contre 15,9% en 2021 et un objectif de 20% pour 2025). Contrairement à l’année précédente le document ne fixe pas d’objectif de proportion de la consommation de charbon dans le bouquet national et ne fournit pas d’objectif de réduction de l’intensité énergétique par unité de PIB, qui avait été fixé à - 3% en 2021 mais n’avait pas été atteint. Cela vient confirmer la volonté de « flexibilité » du gouvernement sur le contrôle de l’intensité énergétique qui avait déjà été annoncé à l’occasion des deux assemblées parlementaires au mois de mars.
Concernant la production d’électricité, elle atteindra 9070 TWh (contre 8534 TWh produits en 2021) pour une puissance installée de 2600 GW (2380 GW actuellement), avec une part d’éolien et de solaire qui atteindra 12,2% de la consommation totale d’électricité.
Source: Service économique régional de Pékin