Date de publication :

Secteur Equipements et Solutions pour l'Agriculture et l'Agroalimentaire
Pays concerné
Algérie
Thématique Actualités du secteur
La crise ukrainienne entraine une baisse drastique des quantités de blé importés par l’Algérie. En effet, afin de compenser l’arrêt de ses achats de blé français, Alger a réorienté en décembre ses achats vers les grains en provenance des ports de la mers Noir notamment d’Ukraine et de Russie.
Image info sectorielle

La Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux fournisseurs du marché mondial de grains. La crise entre les deux pays impacte donc fortement les approvisionnements, et les prix, déjà très élevés. Les livraisons russes ont déjà baissé de 20% et des hausses des cours en lien direct le conflit sont d’ores et déjà signalées. Le prix de la céréale avait gagné 10% deux jours avant l'intervention russe. Par ailleurs, cette crise survient alors que le cours du blé à la Bourse de Chicago a augmenté de 24 % en un an et de 75 % en cinq ans. Cette situation est particulièrement mal vécue par plusieurs pays africains qui ont déjà fait face à des émeutes en 2008 du fait de la hausse des prix des denrées alimentaires. L'Algérie, dans sa volonté de réduire fortement ses importations de blé français, est devenue dernièrement très dépendante des approvisionnements en céréales des deux pays de l'ex-URSS.

Les navires russes qui ont pénétré en mer Noire le 10 février avec pour objectif de bloquer les navigations commerciales ont entrainé un refus des armateurs de signer avec les négociants de grains de nouveaux contrats de transport maritime depuis les ports ukrainiens. Ceux-ci souhaitent désormais reporter le coût du risque sur leurs clients avant de reprendre les chargements.

Pour l’heure, les compagnies maritimes n’approvisionneront donc plus l’Algérie depuis les pays de la mer Noire jusqu’à ce que la situation s’apaise entre les deux pays.

En outre en cas d’embrasement du conflit, les Etats-Unis menacent la Russie de sanctions à savoir notamment l’interdiction d’utiliser le dollar pour leurs transactions. Cela impacterait également les approvisionnements en prévenance de Russie.

La crise entre Kiev et Moscou est donc une opportunité pour les exportateurs de blé français. En effet le marché algérien a été quelques peu délaissé ces dernières années par les acteurs français. De plus les dernières évolutions du cahier des charges algérien ont largement participer à évincer les blés français. Cependant le contexte géopolitique international actuel est propice à un retour en force de France. Il est donc primordial de valoriser la fiabilité et la stabilité des partenaires français qui disposent par ailleurs d’un blé à taux d’endommagement par les punaises plus faible que les concurrents ukrainien et russes.

Sources : Africa intelligence 16/02/2022