Christina Erhater est chargée du « community Outreach » au Belevedère 21, l’une des plus célèbres galeries d’art moderne de Vienne.
Le « Community Outreach », correspond à un exemple très réussi de l’effort réalisé par plusieurs institutions culturelles autrichiennes pour aller au-devant des habitants et s’ouvrir sur un espace plus large. D’une certaine manière, le community outreach vise à ce que les musées soient plus présents dans l’espace public et plus interactifs.
Ce concept fut créé à l’origine par l’artiste Susanne Lacy aux Etats-Unis. Cette américaine engagée pour l’inclusion défend une conception nouvelle du rôle des musées. Selon elle, les musées, en s’invitant dans des espaces plus personnels, se rapprocheraient des habitants et augmenteraient la participation. Plus généralement, cette initiative est basée sur trois principes :

1. La culture va là, où les gens vivent ou passent leur temps libre afin de rendre leur participation possible.
2. La culture y offre un accès facile et direct, le plus souvent gratuit ou accessible à des projets scientifiques, artistiques ou théâtraux.
3. L’activité culturelle de proximité permet une participation ouverte (à la musique, au théâtre, à l’art plastique) et donne à tous la possibilité d’évoluer dans un groupe créatif.

Aussi, du fait de sa proximité, son accès facilité et sa gratuité, l’ouverture vers la communauté aiderait à la construction d’une collaboration approfondie entre les musées et les habitants.
Mais qu’en est-il concrètement au Belvedère 21 ? Mme Erhater a réussi, et ce, malgré la pandémie, à développer une véritable scène de participation culturelle en faisant d’un quartier de Vienne un espace d’exposition. A travers des initiatives originales : OpenMic, un documentaire participatif, des expositions promenades dans Vienne, une scène de présentation des artistes locaux ; le musée du Belvédère 21 s’inscrit dans une politique culturelle qui fait de l’inclusion le thème principal.

Christiane Erharter conduit ce projet autour de quatre axes :

1. L’inclusion
2. La participation
3. L’accessibilité
4. La diversité

Il s’agit donc non seulement de permettre à toutes les strates de la population d’accéder à la culture, mais aussi de l’impliquer davantage en la poussant à la réflexion dans des espaces qui n’y étaient auparavant pas destinés.

Source : Christiane Erharter, 04/2022, Revue de Presse Neuesmuseum, page 14-18