Grâce à cette alliance entre Rai et Mediaset, le groupe pourrait se fixer de nouveaux objectifs et notamment investir en technologie afin de concurrencer les géants du streaming TV et stimuler encore davantage sa rentabilité. Toutefois cette idée n’a pas encore vu le jour, et n’est, à l’heure actuelle qu’un projet en devenir. Jusqu’à présent, les deux entreprises ont suivi leur voie en investissant chacune de leur côté dans la modernisation et notamment la migration vers la télévision numérique terrestre afin de libérer de l’espace pour la téléphonie. A titre d’exemple, 150 millions d’euros ont été investis par Raiway, dont les deux tiers ont déjà été réalisés. De son côté, Ei Towers, a changé la structure de sa propriété en s’ouvrant à un fonds institutionnel qui détient désormais 60% de la société et dans laquelle il a investi plus de 700 millions d’euros. Si on les compare, les deux entreprises ont des résultats similaires avec un parc d’environ 2300 tours de diffusion chacune, leur EBITDA s’élève à 157 millions pour Ei Towers et 143 pour Raiway. Réunies, elles pourraient obtenir des marges d’environ 300 millions d’euros tout en obtenant une valeur boursière supérieure à 3 milliards d’euros, permettant davantage d’investissements et de rémunération pour les actionnaires. En outre, cela leur permettrait de suivre le modèle de nombreux voisins européens parmi lesquels la France, l’Espagne ou le Royaume-Uni. En France, le groupe Tdf possède environ 19 000 tours et génère 700 millions de revenus avec une majorité d’investisseurs institutionnels. En Espagne, le leader est Cellnex, avec une capitalisation s’élevant à 29 milliards d’euros. Le groupe s’occupe également des télécommunications et de la radiodiffusion. Les synergies qui découleraient de l'agrégation italienne libéreraient des ressources pour une éventuelle diversification selon le modèle des groupes européens. 

Source : Daniela Polizzi, 21/03/2022, L’economia del Corriere della sera