Date de publication :
Selon l’ONG Public Eye, l’Ukraine est depuis le milieu des années 1990 un lieu attractif pour les entreprises désireuses de lancer des essais cliniques. Ainsi de nombreuses entreprises suisses ou basées en suisse telles que Roche ou encore Incyte font partie des entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques à avoir mis en place des essais cliniques en Ukraine au cours de la dernière décennie.
Mais le conflit qui fait rage dans le pays offre désormais un avenir incertain à de nombreux médicaments prometteurs, car il met en danger le matériel médical, complique le suivi des dossiers médicaux, sans parler des risques pour la sécurité de la patientèle et du personnel médical. Les entreprises pharmaceutiques russes vont devoir trouver de nouvelles solutions pour mener leurs essais, sous peine de compromettre le développement de leurs médicaments. Les pays non impliqués dans le conflit pourraient être une nouvelle option.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état fin mars de plus d’une soixantaine d’attaques contre des établissements de santé depuis le début de la guerre. Dans ce contexte, il est difficile d'estimer les impacts à long terme sur le développement des médicaments. Souvent, les traitements mettent plus de dix ans à être élaborés.
La guerre en Ukraine représente aussi un dilemme éthique, car la plupart des grandes entreprises pharmaceutiques suisses investissent dans des essais cliniques en Russie. Outre les sanctions économiques qui affectent les financements, la pression s’intensifie pour que ces firmes cessent leurs activités avec l’industrie russe. Certaines ont déjà déclaré qu’elles limiteraient leurs expéditions aux médicaments essentiels.
Source : Jessica Davis Plüss pour Swissinfo, La guerre en Ukraine menace le développement de nouveaux traitements contre le cancer, 30/03/2022