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La sonde émiratie Hope Probe, construite par des ingénieurs émiratis et qui a été lancée depuis Tanegashima, au Japon, le 20 juillet dernier et arrive sur Mars mardi pour la partie la plus cruciale de la mission - l'insertion orbitale de Mars. Autrement dit, la sonde glissera dans la gravité de Mars afin de pouvoir orbiter autour de la planète rouge, pour mieux comprendre son climat. Cet évènement majeur ferait des Emirats le cinquième pays à atteindre l'orbite martienne, après des missions réussies des États-Unis, de la Russie, de la Chine, de l'UE et de l'Inde, mais surtout le premier pays arabe à s’être engagé dans l’exploration spatiale.
De fait, au-delà de la prouesse technologique et scientifique, il y a un enjeu de prestige et de communication politique pour porter aux nues un nouveau récit national, dans la mesure où l’arrivée de la sonde coïncide avec la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance et de la constitution de cet État fédéral composé de sept émirats. Cette première mission interplanétaire dans le monde arabe a été, en effet, conçue pour inspirer les jeunes de la région et ouvrir la voie à des percées scientifiques.
Sarah Al Amiri, ministre d’État aux technologies de pointe et présidente de l’Agence spatiale, a déclaré lors d’entretiens précédents que la mission de Hope Probe avait suscité un éveil scientifique et ouvert de nouveaux horizons scientifiques, confortant l’attachement du pays à la coopération mondiale en matière d’exploration spatiale. Elle précise ainsi que : «La mission des EAU sur Mars transforme les EAU en un pays exportateur de connaissances, partageant pour la première fois avec le monde des données sans précédent qui seront capturées par Hope Probe.»
Les Emirats ont déjà annoncé deux autres projets spatiaux : la deuxième phase du programme astronaute (qui consiste à envoyer des astronautes émiriens à la Station Spatiale Internationale pour mener diverses expériences) et le Rover lunaire, engin roulant qui sera envoyé sur la lune en 2024. Projets qui témoignent d'un programme spatial diversifié et ambitieux, porteurs d'opportunités pour l'ingénierie française. Une autre piste à considérer est la construction d'une installation de lancement de fusées spatiales. Les EAU sont géographiquement très bien positionnés pour de tels lancements (bonne latitude, mer et océan à l'est, etc.), et pourraient devenir une plaque tournante pour les lancements.
Source texte et photo : Gulfnews, Février 2021