Parmi les 10 000 NFT dont disposent le musée du Belvédère à Vienne, 2 415 ont été vendus sur le marché primaire pour la somme totale de 4,4M EUR. Bien qu’ils soient désormais estimés à la moitié de leur prix de vente, ils constituent un exemple pertinent du lien naissant entre le Métaverse et les institutions culturelles et créatives.
Pour ce célèbre musée de la capitale, cette vente représente une source de revenu non-négligeable en ce contexte de crise. Si l’ensemble des NFT créés étaient vendus, cela représenterait un chiffre d’affaires d’environ 18,5M EUR pour l’institution. Aussi, la directrice générale Stella Rollig et le directeur des achats Wolfgang Bergman s’estiment très satisfaits de leur entrée dans le Métaverse. 
La démarche entreprise par le musée semble assez simple de l’extérieur : l’œuvre doit avant tout être convertie en image haute résolution dans un format 100 par 100. Les NFT sont d’abord mis à disposition sur le marché primaire, puis les futures transactions entre les acheteurs peuvent être observées sur un marché secondaire depuis Opensea.     
Naturellement, cette vente ne revient pas à céder la propriété de l’œuvre. Autrement dit, acheter « le baiser » de Klimt en NFT permet d’exposer l’image, de l’imprimer et de revendre ce NFT. Mais ne donne aucune propriété intellectuelle sur le tableau lui-même.
L’expérience va d’ailleurs être répétée dans d’autres galeries viennoises : le 16 mai le Leopoldmuseum va mettre en ligne 24 versions digitales d’un autre peintre incontournable du siècle dernier : Egon Schiele. Les NFT du Leopold sont mis en vente à des prix encore plus hauts que ceux proposés par le Belvédère, avec une fourchette de prix s’étendant de 499 EUR à 100 000 EUR.  
Un « énorme succès » en somme, comme le déclare Wolfgang Bergman, un succès qui ouvre des possibilités infinies aux musées, galeries et aux musiciens, des possibilités qui s’avèrent jusqu’ici très profitable et facile d’utilisation. 
 

Source : Der Standard, 10/05/2022, https://www.derstandard.at/story/2000135581461/belvedere-nfts-digitale-kuss-schnipsel-teils-nur-mehr-die-haelfte