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L’économie pharmaceutique est déstabilisée par la guerre en Ukraine ainsi que les crises sanitaire et climatique, parallèlement, les diverses réglementations aggravent la situation tendue de l'approvisionnement en médicaments et en dispositifs médicaux. "Ce dont nous avons besoin maintenant, ce sont des solutions communes pour éviter les problèmes d'approvisionnement", déclare Feldmeier. "Dans le domaine de la défense et de la sécurité, on a pendant des années sous-investi et plutôt démantelé. Dans la même mesure, la production pharmaceutique européenne et allemande a été réduite à néant par des rabais et des réformes. C’est aujourd'hui et non demain que nous devons nous préparer à d'autres crises".
Des coûts énergétiques en hausse, des chaînes d'approvisionnement fragiles et des turbulences sans précédent en matière de prix et de disponibilité déterminent actuellement le secteur pharmaceutique. "Le changement d'époque est à portée de main. Nous devons enfin nous libérer des dépendances qui existent depuis des années. C'est pourquoi nous avons bogobesoin d'une industrie européenne qui ne se contente pas de développer et de distribuer des médicaments, mais qui les produit également sur place - sans pour autant renoncer aux avantages de la mondialisation".
Le président de la BPI s’est ensuite exprimé sur la concurrence mondiale. Dans l'accord de coalition, il est certes convenu de "rapatrier en Allemagne la fabrication de médicaments, y compris la production de substances actives et d'excipients" ; "Seulement, compte tenu des mesures prévues pour stabiliser le financement de l'assurance maladie obligatoire*, l'industrie pharmaceutique n'aura aucune chance de produire en Allemagne et en Europe ; la dépendance de l'Allemagne et de l'Europe vis-à-vis du marché pharmaceutique asiatique ne cesse de s'aggraver", souligne Feldmeier.
* = Feldmeier fait référence au déficit de l'assurance maladie obligatoire (entre 17 et 23 Mds EUR) ainsi qu'aux prix de remboursement de l'ordre du centime d'euro de la part des caisses d'assurance maladie qui nuisent aux sites de production allemands, mais aussi à l'approvisionnement des patients.
Source: Andreas Aumann, Bundesverband der Pharmazeutischen Industrie e.V., 11/05/2022