Pour les céréales, les prévisions s'élèvent à 18 M tonnes pour le blé (contre 32,2 Mt en 2021), 25,7 M tonnes pour le maïs (42,1 M tonnes en 2021), 5,2 M tonnes pour l’orge (9,4 M tonnes en 2021) et 1,4 M tonnes pour d’autres céréales (contre 2,3 M tonnes en 2021). Ainsi, la totalité de la production de céréales cette année s’élèverait à environ 50,4 M tonnes contre 86 M tonnes l’année précédente.

Les prévisions pour les oléagineux sont également à la baisse : 10,6 M tonnes pour le tournesol (16,4 M tonnes en 2021), 3 M tonnes pour le soja (3,5 M tonnes en 2021) et 2,7 M tonnes pour le colza (2,9 M tonnes en 2021).

Le soja et le colza sont ainsi les deux cultures qui se maintiennent le mieux, en raison notamment de la combinaison de leur prix élevé sur les marchés et de leur volume de production relativement faible - ce qui représente un atout logistique dans la période actuelle. Rappelons que la logistique des matières premières agricoles est fortement perturbée en raison du blocus des ports maritimes de la mer Noire et de la mer d’Azov qui assuraient le transport de 75% des exportations des produits agricoles ukrainiens, alors que le transport par chemins de fer, camions et ports du Danube ne permet d’exporter qu’une faible part de la récolte ukrainienne.

Parmi les causes de cette baisse de production, on observe une diminution des surfaces agricoles cultivées cette année en Ukraine, due à l’occupation d’une partie du territoire du pays, la proximité de certains agriculteurs des lieux de combats actifs et l’impossibilité de cultiver une partie des champs dans les territoires libérés en raison des mines enfouies et des vols de matériel par les Russes. Par ailleurs, les agriculteurs rencontrant des difficultés à respecter les procédés de l'agriculture conventionnelle, notamment concernant l'apport d'engrais ainsi que d’autres intrants, les surfaces cultivées connaîtront une baisse de rendements de l'ordre de 10%.

Malgré cette chute de la production, la récolte de l'année 2022 sera largement suffisante pour couvrir les besoins de l’Ukraine, avec une partie exportée dans des pays tiers. 

Source : UCAB, le 26 mai 2022