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T-shirt, pantalon ou veste de montagne : pour sa nouvelle collection outdoor, la marque suisse Mover a décidé de se passer complètement de polyester et d’autres fibres synthétiques. « Des matières que la nature ne pourra jamais digérer », dit Nicolas Rochat, directeur de la PME.
L’aventure a commencé par un souci de confort. « L’isolation en polyester ou l’imperméabilité du Gore-Tex sont légendaires. Mais ces matériaux ne respirent pas et quand on transpire trop vite, la performance en pâtit », explique N. Rochat, passionné de montagne. Chez Mover, le coton, la ouatine en laine et le mérinos viennent supplanter progressivement les matières synthétiques. Quant au Gore-Tex, il cède sa place au coton tissé à haute densité extrêmement étanche, qui assure une thermorégulation naturelle. Il observe donc une forte demande dans ce secteur, puisque les consommateurs et sportifs suisses sont tout aussi regardants sur l’origine de la matière textile que sur la qualité de celle-ci.
En 2018, la préoccupation environnementale prend le dessus à la suite des tristes constats de l’expédition Race for Water. Lancée par la fondation du même nom, cette initiative a permis de dresser un bilan global de la pollution plastique des océans. «92% de cette pollution sont des microplastiques invisibles, dont 35% proviennent de l’industrie de la mode. Et 99% des vêtements de sport contiennent du plastique », se désole Nicolas Rochat. Le marathon sera long pour trouver des alternatives, notamment des zips en laiton ou des boutons en corne. En 2022, Mover devient la première marque de sport au monde sans plastique. Le concurrent Icebreaker annonce relever le défi pour 2023. De quoi inspirer peut-être d’autres acteurs du secteur, qui trouveront en suisse un marché à conquérir, et dans le projet de Mover un exemple pour ouvrir la voie.
Source : Le Temps.ch - 06/06/2022