Date de publication :

Secteur Transition écologique
Pays concerné
Allemagne
Thématique Réglementation et politique économique
Aujourd’hui le ministre des Transports veut une mobilité propre mais aussi égalitaire vis-à-vis des exigences climatiques qui sont de plus en plus fortes en Allemagne.
Image info sectorielle

Le ministre des Transports allemand Volker WISSING (FDP) a mis en garde sur le fait de vouloir renforcer les objectifs convenus dans le contrat de coalition en matière de protection du climat. « On ne peut pas utiliser exclusivement la pression, la pression, la pression » déclarait-il dans une interview au FAZ. En effet, le danger étant que la mobilité de la population soit limitée ou qu'elle soit soit toujours impactée par de nouvelles régulations liant transport et climat. « Il est important qu’une fois qu'un cadre réglementaire est mis en place, il ne soit pas discuté et remis en question » affirmait-t-il. Cela peut en effet « créer de l’incertitude et rendre difficile une transformation de la mobilité qui est pourtant nécessaire ».

Ces déclarations font suite à une opposition d’idées avec la ministre de l’Environnement Steffi LEMKE (Die Grüne) sur la position de l’Allemagne vis-à-vis des nouvelles limites de CO2 libéré, à l’échelle européenne, de la flotte automobile allemande. En effet, cette dernière avait fait pression pour atteindre des objectifs plus ambitieux, mais cela avait été freiné suite à l’opposition de WISSING. Les citoyens allemands auraient pu se retrouver sous la pression d’exigences climatiques toujours plus strictes.

« La plateforme scientifique de la protection du climat », un comité interdisciplinaire créé en 2019 par la coalition schwarz-rote, indique que le gouvernement devrait avoir une autre approche, basée sur une justice distributive en termes d’exigences climatiques.

La promotion d’une mobilité climatiquement neutre devrait donc se concentrer sur les cyclistes, les piétons et aussi particulièrement sur les transports publics. Les systèmes de subventions pour véhicules électriques ou pour ceux ayant des indemnités kilométriques devraient être aussi réformés, car ils favorisent dans la plupart des cas les ménages les plus aisés.

Aujourd’hui, les scientifiques allemands manquent « d’une structure cohérente de protection climatique » mise en place par le gouvernement. WISSING y travaille en faisant la promotion de « l’ouverture technologique » mais, face à de nombreuses divergences (par exemple au sujet de la recharge des véhicules électriques), cela s’avère difficile à mettre en place. 

Source : FAZ (Frankfurter allgemeine Zeitung), 19/02/2022