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Sauterelles, fourmis noires, criquets pèlerins, mouches, termites : entre 25 et 50 espèces consommables ont été répertoriées dans le pays, principalement dans les régions de l’ouest où le climat est favorable. De nombreux programmes de recherches au Kenya s’intéressent au potentiel de ces insectes et reçoivent des financements d’une dizaine de gouvernements étrangers, de centres de recherches et d’institutions internationales comme l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ou la Banque mondiale.
Objectif : parvenir à développer les nouvelles protéines qui permettront de nourrir 8,5 milliards de personnes en 2030 sur une planète dont les ressources naturelles sont fortement sous pression.
D’après l’Icipe (International Centre of Insect Physiology and Ecology), 4 % de l’alimentation animale annuelle du Kenya est actuellement assurée par des protéines d’insectes, mais ce ratio pourrait atteindre 40 % d’ici à deux à trois ans. L’Icipe a établi il y a deux ans que l’huile issue des insectes était plus riche en acides gras oméga-3, en antioxydants et en vitamine E que les huiles végétales. Des nutriments nécessaires à la défense contre les agents pathogènes, la prévention des maladies cardiaques, aux agents anticancéreux et anti-inflammatoires. Malgré ces découvertes, il reste de nombreuses inconnues sur la physiologie des insectes. Surtout, le plus grand défi pour cette nouvelle industrie est désormais de réussir à passer à une production de masse.
L'autre potentiel des insectes se situe au niveau de l'alimentation animale. Deux grands acteurs dans le pays se penchent sur cette possibilité (SANERGY & INSECTIPRO). En effet, la région est fortement sujette aux enjeux liés au coût des matières premières (forte volatilité des prix) ainsi qu'à l'instabilité de la disponibilité des stocks (notamment sur le soja). Pour rappel, l'alimentation animale représente près de 70% des coûts de production des éleveurs avec les moyennes de prix suivantes : entre 1000 et 1100 USD la tonne pour du feed conventionnel importé ; 850 USD la tonne pour du feed conventionnel produit en local. Une production locale de feed à base d’insecte se situe autour de 1000 USD la tonne, mais le taux de conversion de la matière première est plus interessant que pour du feed conventionnel (30%).
Une opportunité à saisir pour les entreprises françaises prêtes à investir dans une structure locale au Kenya.
Source : Le Monde