Ulla Ertelt de l’institut HML Modemarketing (Francfort) analyse 4 fois par an les dépenses des consommateurs de mode. Elle explique qu’elle n’a jamais vu de disparités aussi importantes dans l’évolution du marché. En effet, alors que les dépenses dans le haut de gamme ont presque retrouvé leur niveau de 2019, les consommateurs d’articles de milieu de gamme ont dépensé 23,6% de moins qu’en 2019. C’est ce dernier segment qui souffre le plus de la crise actuelle. Cela s’explique notamment par l’inflation et son évolution incertaine, qui pousse les consommateurs à se retenir dans leurs achats, ou à s'orienter vers des produits moins chers. 

Le marché bas de gamme ne s’est pas effondré car les acheteurs de ce segment ne peuvent pas se rabattre sur des offres moins chères. 

Cela n'a pas eu d'impact sur la mode haut de gamme, qui représente 60% des ventes sur le marché de la mode en Allemagne. Les consommatrices ont acheté plus de robes qu’en 2019. L'étude de HML a également relevé une hausse de la demande de tailleurs-pantalons et blazers. 

Selon Ulla Ertelt, l’évolution du marché de la mode va rester volatile du fait du processus actuel de restructuration, dû à la baisse de moyens des consommateurs. “Dans 3 ou 4 ans, le marché sera très différent. D’une manière ou d’une autre, la mode va ralentir”. 

Source : Textilwirtschaft -19 juillet 2022