Date de publication :
#ArabstoMars, les Emirats Arabes Unis deviennent la première nation arabe à approcher la planète Rouge
Le lancement de la première mission martienne en juillet dernier, a suscité émotions et vagues d’espoirs en ce qu’elle engageait la première nation arabe dans la conquête spatiale : les Emirats Arabes Unis sont devenu la 5e puissance spatiale à envoyer un engin opérationnel Al-Amal (qui signifie espoir en arabe, d’où le nom Hope probe) en orbite martienne, après les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et l’Inde.
La mission des Émirats arabes unis consiste à envoyer vers Mars, depuis le Japon, un orbiteur dédié à l'étude de la dynamique de l’atmosphère et du climat martien pendant au moins toute une année martienne (687 jours terrestres). L'intérêt de cette mission est de voir comment le climat martien affecte l'atmosphère de la planète. Al Amal restera en orbite autour de Mars pendant deux ans. Environ mille Go de données seront captées par la sonde qui les renverra sur Terre afin de permettre à plus de deux cents institutions universitaires et scientifiques du monde entier d’avoir une vue complète et gratuite de l'atmosphère martienne.
Déjà, l’envoi en 2019 du premier astronaute émirati dans l’espace, Hazza al-Mansouri, était un double signal envoyé à la communauté internationale : d’une part, démontrer le potentiel des infrastructures avancées de l'état fédéral et d’autre part, faire rayonner le savoir-faire émirien à la pointe du secteur de l'exploration spatiale, grâce à ses jeunes talents.
Les Emirats ont compris très tôt que le développement des capacités technologiques et scientifiques lié à l’exploration spatiale présente des externalités positives pour tout l’écosystème scientifique et industriel. Ainsi, par effet d’entraînement dans les filières, d’autres secteurs industriels stratégiques peuvent bénéficier de la montée en compétence et des innovations générées.
La politique nationale de upskilling se matérialisent aujourd'hui par quatre centres spécialisés dans la recherche et le développement de l'espace, tous dotés de capacités de fabrication et où les Emiratis représentent plus de 50% de la population active, dont plus de la moitié sont des femmes.
Une stratégie spatiale ambitieuse qui pourrait profiter à l’ingénierie française…
Au niveau fédéral c’est l’agence nationale en charge du programme spatial (United Arab Emirates Space Agency ou UAESA), basée dans la capitale qui chapeaute la stratégie en lien avec le MBRSC (Mohammed Bin Rashid Space Centre), centre spatial scientifique et technique d’environ 200 personnes, installé à Dubaï pour le développement de projets.
Le pays s’est aussi récemment doté d’un cadre réglementaire et législatif qui vise à faciliter les projets d’exploration spatiale. Il y a une ambition clairement affichée d’accompagner la montée en compétences de l’écosystème spatial émirien via une politique de structuration de l’offre tirée par le gouvernement fédéral. Les EAU recherchent des moyens d'explorer les corps célestes, de développer des technologies de communication par satellite et de déployer les dernières technologies spatiales dans des applications terrestres.
De fait, les besoins sont nombreux dans les domaines d'applications de la télédétection par satellite, y compris la cartographie des ressources naturelles, la surveillance de l'environnement, la planification de l'utilisation des terres et la sécurité. L’offre française apparaît bienvenue et pourrait profiter de l’appel d’air que constitue la richesse de l’actualité spatiale dans le pays, mais aussi et surtout, d’un positionnement français déjà fortement ancré et solide.
Pour cause, la coopération industrielle avec la France a commencé avec Yahsat et se poursuit avec le programme militaire Falcon Eye, qui s’appuie sur deux satellites de reconnaissance à très haute résolution, produits par Airbus Defense and Space (ADS) et Thales Alenia Space (TAS). Au niveau institutionnel, le CNES est partenaire du MBRSC à Dubaï depuis 2013 mais aussi de l’UAESA9.
… grâce à de nouveaux projets audacieux qui ne finissent pas d’émerger.
Dubaï, la ville, entend construire une cité scientifique : Mars Science City dans le désert pour reproduire et préparer les conditions de vie sur la planète rouge, ce qui laisse présager de nombreuses opportunités pour les acteurs de la recherche et l’exploration spatiale qui auront un accès facilité à une expérimentation grandeur nature.
Source : SER, Ambassade de France aux EAU, 5 octobre 2020
Portail du gouvernement des Emirats Arabes Unis, https://u.ae/en/about-the-uae/science-and-technology/key-sectors-in-science-and-technology/space-science-and-technology
Amélie Mouton, Conquête spatiale : la stratégie des Émirats pour devenir le nouveau leader du monde arabe, 24 septembre 2019, Jeune Afrique