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La réforme fiscale en Colombie, présentée par le ministre des Finances, José Antonio Ocampo, prévoit entre autres mesures, les nouvelles modalités de collecte de ressources sur la production et la première vente ou importation de boissons sucrées et d'aliments ultra-transformés.
Avec ces taxes qui ont été présentées au Congrès de la République, le gouvernement prévoit de collecter environ 466 M USD en 2023. Près de 225 M USD avec la collecte des boissons sucrées et 241 M USD avec les produits ultra-transformés.
Dans le cas des boissons, la réforme propose que la base d'imposition soit appliquée en fonction de la teneur en sucre : les boissons contenant moins de 4g/100 ml de sucre ne paieront pas de taxe supplémentaire, mais celles qui en contiennent entre 4g et 8g contribueront à hauteur de 18 COP pour 100 ml (soit moins de 0,01 EUR), et au-delà de 8g de sucre 35 COP (soit moins de 0,01 EUR également) pour 100 ml. Cela concerne les boissons gazeuses non alcoolisées, mais aussi les boissons à base de fruits à n'importe quelle concentration (jus, nectars, mélanges de poudres concentrées et sirops), les boissons énergisantes et, en général, toute boisson qui contient des sucres ajoutés ou des édulcorants tels que les boissons pour sportifs, les eaux sucrées et celles à base de malt.
Pour ce qui concerne les aliments ultra-transformés à forte teneur en sucre, ils seront taxés ad valorem à 10% sur la base du prix de vente final. Sont concernés les céréales, les gâteaux, biscuits et tartes et les chips. Sont également concernés des produits tels que les couennes de porc emballées, la charcuterie et les produits transformés à base de viande ou d'abats.
Qui supportera la taxe ? Cela sera fonction à la fois de l’élasticité de la demande pour chacun des produits ainsi que de la concurrence entre les produits (et la possibilité ou non de substitution). Pour les produits transformés, il est permis de penser que finalement celui qui assumera la taxe sera celui qui est en position d’offrir le produit, autrement dit le producteur, sacrifiant ses marges au passage ou investissant pour améliorer sa productivité. Dans le cas des boissons, la demande est moins élastique, les produits peu substituables, et par conséquent, c’est probablement l’acheteur (le consommateur) qui supportera la taxe.
Taux de change au 12-10-2022 : 1 EUR = 4478 pesos colombiens ou 1 peso colomben = 0,000223270 EUR
Source : 10/08/2022, La República