Date de publication :

Secteur Vins, spiritueux, bières, cidres
Pays concerné
Allemagne
Thématique Actualités du secteur
En matière de consommation de spiritueux, l'Allemagne se situe dans la moyenne européenne. Les Allemands boivent en moyenne 4,9 litres par an et par personne. C'est ce qui ressort d'un classement publié par la Fédération allemande des industriels et importateurs de spiritueux (Bundesverband der Deutschen Spirituosen-Industrie und -Importeure e. V., BSI). Malgré les incertitudes actuelles, les opérateurs du secteur se veulent optimistes pour l'année 2023.
Image info sectorielle

En Europe, la République tchèque (5,0 L), la France (4,9 L) et la Grande-Bretagne (4,8 L par an et par personne) affichent des chiffres similaires à ceux de l'Allemagne. Au niveau mondial, le Canada (4,9 L) et la Chine (5,3 L), entre autres, se situent au niveau de la République fédérale. En revanche, la consommation au sein des pays voisins de la région DACH est loin d'être uniforme : les Autrichiens et les Suisses consomment nettement moins de spiritueux que les Allemands, avec respectivement 2,9 et 2,7 L. La consommation est tout aussi faible dans les pays scandinaves, en Norvège (2,9 L) et en Suède (2,6 L), ainsi qu'en Grèce (2,4 L).

Le secteur des spiritueux avait été très impacté outre-Rhin en 2020 en raison des pertes notables dans les domaines de la gastronomie, du duty free, de l'événementiel et du tourisme (soit une part de marché cumulée d'environ 20%). En 2020, la consommation de spiritueux par habitant était de 5,2 L, soit 1,9 % de moins que l'année précédente.

Alors que la consommation de spiritueux en 2021 s'est maintenue au niveau de l'année précédente avec environ 719 M bouteilles de 0,7 L et une consommation par habitant de 5,2 L, le chiffre d'affaires a même légèrement augmenté selon BSI. On assiste à une poursuite de la premiumisation du marché des spiritueux. En 2021, les spiritueux faisaient à nouveau partie des catégories de marchandises à fort chiffre d'affaires dans le commerce de détail alimentaire. Ainsi, en 2021, environ 68,5 % de tous les ménages en Allemagne ont acheté au moins une fois des spiritueux. En 2021, environ 75 % des ventes totales de spiritueux ont été réalisées par le biais du commerce de détail alimentaire.

Les plus grandes parts de marché en volume sont toujours détenues par les spiritueux clairs (37,2 %), les liqueurs (36,1 %) et le rhum (9,5 %). Parmi les gagnants en 2021, on trouve entre autres : Les liqueurs (notamment les liqueurs à la crème, les liqueurs de fruits, les liqueurs de coco, les liqueurs amères), le rhum, le gin, les whisk(e)ys, la vodka, le brandy, l'amaretto et la sambuca. Le volume des ventes dans le commerce de détail alimentaire s'élevait en 2021 à 5,1 Mds EUR (année précédente : 4,8 Mds EUR). Cela représente un bon quart du chiffre d'affaires de toutes les boissons alcoolisées (bière, vin, mousseux et spiritueux) dans le commerce de détail.

Selon l'Office fédéral de la statistique, les importations de spiritueux ont représenté en 2021 environ 455 M bouteilles de 0,7 L (+8,9 %). Cela correspond à une augmentation de 37 M bouteilles par rapport à l'année précédente. Au cours des dix dernières années, les importations ont augmenté de 1,3 %, soit d'environ 6 M et représentent 42 % du marché total allemand. Les principaux pays importateurs en 2021 sont la Grande-Bretagne, l'Italie, les États-Unis, la France, les Pays-Bas, la Grèce, l'Espagne, la Russie, l'Irlande, la Pologne, la Suède et l'Autriche.

Le moral des consommateurs laisse planer un climat d’incertitude : « La tendance croissante à économiser devrait également avoir des répercussions dans le secteur des spiritueux. Un pronostic de consommation ne pourra donc être établi que lorsqu'il sera possible de prévoir comment l'inflation et les autres développements dus à la guerre de la Russie contre l'Ukraine évolueront. A cela s'ajoutent les incertitudes liées à l'évolution de la pandémie. Face à cette situation globale incertaine pour de nombreuses entreprises et professionnels, nous espérons que les politiques mettront en place des conditions générales fiables pour soutenir le fonctionnement des chaînes d'approvisionnement et la sécurité d'approvisionnement correspondante en Allemagne - mais aussi des conditions générales de droit de la concurrence - dans lesquelles les espaces de liberté absolument nécessaires pour une création de valeur positive et durable seront préservés », a déclaré le président de BSI Thomas Ernst.

L'abandon des règles strictes liée à la Covid a entraîné cependant un grand besoin de rattrapage pour rencontrer des amis et faire la fête. Cela devrait se refléter dans les chiffres annuels de Henkell Freixenet. Le groupe, qui avait réalisé un chiffre d'affaires d'environ 1,3 milliard d'euros en 2021, s'attend à une bonne fin d'année 2022, notamment grâce à une nette augmentation de la demande de spiritueux. Ceux-ci sont particulièrement appréciés par les jeunes adultes en tant que boissons mixtes et festives. « Je pense que nous terminerons mieux en 2022 qu'en 2021 », a déclaré Andreas Brokemper, président du directoire. Henkell Freixenet comprend également des marques comme la vodka Gorbatchev ou Kuemmerling. L'importante activité de fin d'année, qui représente environ 25 à 30 % du chiffre d'affaires du groupe, est certes encore à venir. Mais rien n'indique que les affaires vont s'assombrir autour des fêtes de Noël et du Nouvel An, malgré les pressions exercées sur les consommateurs par l'inflation élevée et la hausse des coûts de l'énergie, a expliqué Brokemper. « Les consommateurs ne lésinent actuellement pas sur les plaisirs gustatifs ». La part des spiritueux dans le groupe représente un peu plus de 10 %, selon le manager. « 2020 a été l'année du vin. 2021 a été l'année du vin mousseux et 2022 est ensuite plutôt devenue l'année des spiritueux ».

La profession reste ainsi optimiste. Autre témoignage, celui de Behn Getränke GmbH, un grossiste allemand spécialisé dans les boissons et, par le biais de sa filiale Waldemar Behn GmbH, également un producteur de spiritueux. Nombre de ses 16 marques sont connues au niveau international avec notamment sa marque phare« Kleiner Feigling ». « Globalement, vous pouvez partir du principe que le marché est constant ; le marché des spiritueux n'est pas en croissance, mais il n'a pas non plus baissé ces dernières années », selon Rüdiger Behn, dirigeant de l'entreprise familiale. « La consommation d'alcool est globalement en baisse, car ce sont surtout les secteurs de la bière et du vin qui souffrent. Les ventes d'alcool par habitant ne cessent en tout cas de diminuer. La catégorie des spiritueux a souffert pendant de nombreuses années mais ce n'est plus vraiment le cas maintenant. C'est probablement dû au fait que ces dernières années, de nombreuses petites distilleries artisanales ont poussé comme des champignons à chaque coin de rue et ont fait l'objet de nombreux articles dans la presse. Cette évolution a fait du bien au secteur dans la mesure où l'on a soudain recommencé à parler de qualités et de certains procédés de fabrication. Il y a ainsi une tendance vers des spiritueux plus haut de gamme ».

Source : Fédération allemande des industries et importateurs de spiritueux (BSI) / Communiqués de presse de Henkell Freixenet et Behn Getränke, 14/09/2022