Le retrait d’une matière active des produits phytosanitaires, la Benfluraline, plus connue sous le nom de Bonalan, vient s’ancrer dans une tendance à supprimer de plus en plus de matières actives des modes de production agricole. Bien que ce retrait de Bonalan soit souhaitable afin de tendre vers davantage de durabilité dans l’agriculture, elle laisse les producteurs ainsi que les consommateurs dans une situation inconfortable. Le Bonalan est en effet nécessaire à la production des cultures “terroirs”, c'est-à-dire les chicorées, les endives, les haricots ou encore les laitues. Sans cette matière active, ce n’est pas une baisse de rendements qui est à craindre, mais bien un arrêt de la production, qui engendrerait alors une pénurie pour les consommateurs.

Afin de sauver toute une filière, des alternatives et solutions concrètes devront être trouvées pour assurer un désherbage qualitatif des cultures légumières. L’alternative la plus plausible actuellement serait basée sur une sélection variétale à levée plus rapide, qui serait alors moins propice à la mise en concurrence aux plantes invasives, et donc assurant une production pouvant être viable.

L’Intelligence Artificielle sera également une alternative, grâce notamment à l’élaboration de robots de désherbage.

Ces alternatives au Bonalan restent cependant très coûteuses pour le producteur, et nécessitent des investissements et aides financières versées aux producteurs de la part des pouvoirs publics. Face aux retraits de plus en plus récurrents de matières actives pour l’agriculture, de grands défis attendent la filière du légume, avec une transition nécessaire vers de nouvelles alternatives. Tout cela orchestré par l’Etat et l’UE, afin de toujours garantir au consommateur un volume de produits disponibles suffisant.

Brève rédigée par la Chambre de Commerce et d'Industrie France Belgique (CCIFB) - concessionnaire de service public 

Source : Le Sillon Belge, 9 janvier 2023