La consommation de bière sans alcool a énormément augmenté ces dernières années

Le marché total de la bière aux Pays-Bas s’élevait à 11 935 305 hectolitres de bière en 2017. Plus de 4 % (482 310 hl) de celui-ci était sans alcool. En 2020, la part de marché de la bière sans alcool est passée à près de 7 % (10 613 931 hl au total / 738 473 hl sans alcool). En 2021, la part de marché des bières sans alcool baisse très légèrement à plus de 6,8 %. La quantité absolue de bière sans alcool consommée a atteint le niveau record de 743 168 hl.

Quelles sont les principales causes de cette croissance de la consommation de bière sans alcool ?

La 1ère cause est certainement due au fait que des techniques améliorées garantissent que le sans alcool a également le goût de la bière ce qui n’était pas le cas avec les premières bières sans alcool.

Outre la qualité, la quantité joue également un rôle. Autrefois le consommateur n'avait pas le choix entre autant de bières sans alcool différentes : des Pilseners aux IPA et des Weizen aux Porters et Stouts.

Une autre cause importante de cette croissance est la quantité de publicités auxquelles les consommateurs sont exposés. Dans l'accord de prévention du gouvernement néerlandais il a été convenu que les brasseurs sont désormais obligés de promouvoir la bière sans alcool. Cela se reflète dans les clubs sportifs du pays et lors de grands événements sportifs tels que les courses de Formule 1 et les tournois de football. Des centaines de millions d'euros sont dépensés pour stimuler le consommateur à boire des bières sans alcool.

De nombreuses évolutions sociales ont également contribué à sensibiliser les consommateurs. La santé est importante et le devient de plus en plus. Quoique l’on pense, l’alcool doit être consommé avec modération car il n'est pas bon pour la santé. La durabilité, et en particulier le côté éthique de ce terme générique, a également gagné du terrain. Ce n'est plus cool d'être populaire avec un verre à la main ou de quitter une fête ivre.

En 2023, les consommateurs sont également plus attentifs à leur poids et comptent plus les calories qu’auparavant. Un verre de bière sans alcool contient beaucoup moins de calories qu'une Tripel et cela influencera de plus en plus le choix du consommateur. Et si en plus il y a du « sucre » dans la liste des ingrédients, comme c'est le cas pour de nombreuses bières lourdes, le choix sera encore plus rapide.

Le prix joue également un rôle. Les droits d'accise sur la bière sont élevés et continueront d'augmenter à l'avenir. Les bières sans alcool sont également taxées, mais moins que les bières alcoolisées. En termes de coûts de production, il n’y a pas de grandes différences entre les différents types de bière. Les grandes brasseries disposent souvent d'installations très coûteuses pour produire des bières sans alcool de bon goût, mais en raison des grandes quantités qu'elles brassent, les coûts par verre de bière sans alcool restent relativement faibles. En 2023 et au-delà, les brasseries devront consacrer une grande partie de leur budget marketing à la promotion de la bière sans alcool. Alors que ce marché continue de croître, d'autres brasseurs se concentreront également de plus en plus sur le développement de bières sans alcool encore meilleures, ce qui augmentera encore la demande.

En 2023 la tendance est au moins d’alcool et la consommation de bière sans alcool va continuer d’augmenter. On note déjà que des moments sont délibérément choisis pour déguster un bon verre de bière avec un pourcentage d'alcool plus élevé. Une Tripel à 9% reste populaire, mais les moments où l'on déguste une telle bière se font de plus en plus rares. On opte plus souvent pour une bière sans alcool ou avec une faible teneur en alcool.

Source : Bierista décembre 2022