L'acquisition de Credit Suisse (CS) par UBS a secoué le secteur bancaire suisse, alimentant le débat sur une possible consolidation d'autres banques.

Après le choc de CS, les investisseurs européens et turcs maintiennent leur confiance dans le secteur bancaire suisse, ce qui suggère que l'incertitude actuelle pourrait être temporaire. Certains investisseurs institutionnels, tels que les Israéliens libéraux qui sont préoccupés par la stabilité politique de leur pays, se tournent également vers les banques suisses.

Les nouveaux rapports de force dans le secteur bancaire suisse ouvrent la voie à d'autres restructurations. Cependant, prendre la position de nouveau numéro deux ou trois sur le marché bancaire sera un défi. Selon la dernière étude de KPMG, les petites banques suisses ont attiré relativement plus de nouveaux fonds de clients en 2022 que les "Big 8", les huit plus grandes banques privées suisses.

De grandes banques comme UBS et CS, qui auraient pu compenser d'énormes sorties de fonds de clients en automne 2022 en raison de leur orientation internationale, ne semblent pas en avoir profité. Cela pourrait avoir plusieurs raisons. D'une part, de nombreuses grandes banques privées sont axées sur le crédit, tandis que les petites banques privées dépendent davantage des activités d'intérêt, qui se sont bien développées grâce aux augmentations de taux d'intérêt des banques centrales. D'autre part, certaines des plus grandes banques, dont Vontobel et Pictet, ont également leur propre gestion d'actifs, qui a été fortement sous pression en 2022.

Bien que la consolidation du secteur bancaire suisse semble maintenant inévitable, la question demeure de savoir qui sera en mesure de rivaliser avec UBS. Pour rester compétitives, les "Big 8" devront elles-mêmes réaliser de plus grandes acquisitions. Parmi les candidats potentiels pour le prochain grand accord se trouvent le Groupe Edmond de Rothschild et EFG International, qui ont tous deux une propriété concentrée, facilitant les négociations.

La fusion d'UBS et de CS a souligné la complexité des fusions bancaires, allant de l'intégration informatique aux conflits de leadership et culturels. Ces fusions sont souvent plus compliquées qu'elles n'y paraissent. Alors que les plus grandes banques privées attendent les développements et continuent de rêver de la grande acquisition, il est clair que le secteur bancaire suisse est au début d'une nouvelle ère.

Source : Neue Zürcher Zeitung, 21/06/2023