Selon une étude lancée en octobre 2023 par le Bureau de la concurrence du Canada, le secteur de l’épicerie aurait besoin d’une concurrence plus accrue afin de juguler l’inflation qui l’affecte.

L’étude révèle une grande concentration dans ce secteur, la plupart des Canadiens achetant leurs produits d’épicerie auprès de 5 grands groupes d’entreprises. En 2022, les 3 plus grands acteurs du secteur, Loblaws, Sobeys et Metro, ont généré à eux seuls 100 Mds USD de ventes et dégagé 3,5 Mds USD de bénéfices.

Les 6900 épiciers indépendants du Canada ainsi que les chaînes indépendantes peinent à rivaliser avec les géants de l’industrie à cause de la consolidation dans ce segment qui menace leur existence, de l’obligation de s’approvisionner auprès de concurrents, des incitations commerciales proposées par les fournisseurs aux grands épiciers, et de l’accès de plus en plus difficile à l’immobilier au Canada.

Selon Statistique Canada, l’indice des prix à la consommation des aliments a enregistré une augmentation de 8,3% entre mai 2022 et mai 2023 alors que le même indice pour l’ensemble des produits et services n’a crû que de 3,4%. Cette différence significative s’est également accompagnée d’un accroissement des marges de profit des grands épiciers reflétant une augmentation des prix au-delà de l’augmentation des coûts et révélant le besoin d’une plus grande concurrence.

Alors que le Comité parlementaire de l'agriculture et de l'agroalimentaire considère l’introduction d’un impôt sur les bénéfices exceptionnels de ces entreprises afin de contrôler les abus, l’organisme de surveillance de la concurrence avance 4 recommandations : une stratégie d’innovation favorisant l’entrée d’un nouveau type d’entrants et de produits dans le secteur, le soutien aux épiciers indépendants et à l’entrée d’épiciers internationaux, une normalisation de l’affichage des prix unitaires, ainsi que la relaxation des contrôles immobiliers visant le acteurs du secteur.

Source : Radio Canada