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Secteur Transition écologique
Thématique Actualités du secteur
Un enjeu important pour le pays
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Se référant aux 17 objectifs de développement durable proposés par l’ONU, la Roumanie place l’objectif n° 11, « Villes et communautés durables » comme prioritaire pour sa politique de développement du pays à l’horizon 2030.
Le pays bénéficie de fonds européens importants à hauteur de 30,6 Mds EUR dédiés aux thématiques du développement durable, sur un total de 80 Mds EUR mis à disposition par la Communauté Européenne pour l’exercice 2021-2027.

État des lieux de la Ville durable en Roumanie

En juin 2020, la Roumanie qui n’emploie que le terme « Smart city » pour le concept élargi de Ville durable compte 594 projets en développement ou déjà en fonctionnement.
Ces projets se répartissent entre 87 villes et leur nombre a presque doublé par rapport au chiffre établi en mars 2019 : 330 projets dans 45 villes (source Vegacomp Consulting).

De nombreux besoins et projets Smart city

1. Mobilité urbaine, gestion du trafic et qualité de l’air

Les transports en commun ont été les victimes d’un sous-investissement durant les dernières décennies et rattrapent aujourd’hui leur retard d’autant plus rapidement.
Ainsi, la ville de Cluj-Napoca envisage d’avoir 100% de bus électriques d’ici 2030.
Plusieurs rames de tramway sont en cours de renouvellement dans les villes de Craiova, Braila, Galati et Ploiesti.
À Bucarest, qui est, selon le Traffic Index de TomTom, la 11ème ville la plus congestionnée au monde et la 1ère dans l’UE, les besoins concernent toutes les facettes du transport urbain, de la micromobilité aux parkings modernes tant et si bien que Nicusor Dan, le nouveau maire de Bucarest, élu en 2020 promet 900 nouveaux tramways, bus et trolleybus, 50 km de lignes de tram modernisées, 130 km de métro de surface, d'ici 2024.

De plus, la sur-motorisation des villes roumaines et l’âge avancé du parc automobile cause des problèmes majeurs de pollution de l’air.
Dans ce contexte, la Roumanie offre la prime la plus élevée d'Europe pour inciter à l'achat de véhicules propres via le programme RABLA+ (10 000 EUR pour un véhicule électrique neuf).
Des subventions pour la mise en place de bornes de recharge électriques sont également allouées, plusieurs acteurs sont engagés dans un « rush » sur l’installation de bornes de recharge pour VE, à l’image d’Enel qui prévoit 2300 bornes installées en Roumanie à l’horizon 2023.

2. Efficacité énergétique, réseaux de gaz, d’eau et d'électricité

Les logements souvent anciens sont coûteux en énergie. Seuls 13% du parc immobilier roumain a été construit après 1990. Les pertes liées à la vétusté des réseaux de chauffage urbain peuvent atteindre jusqu’à 35% dans certaines villes et la dimension de ces réseaux est souvent insuffisante ne correspond plus au nombre de foyers desservis.
Les villes roumaines sont à la recherche de solutions pour digitaliser et améliorer leurs systèmes de chauffage urbain et individuels.

Après avoir été réglementé en 2019, le prix du gaz est libéralisé depuis juillet 2020. Seules 30% des habitations sont raccordées à un réseau de gaz mais le pays vise 80% d’ici 2027. Engie développe à Brasov et Constanta des turbines de cogénération permettant de produire à la fois de l’électricité et de l’eau chaude.
La Roumanie a été mise en demeure par la Commission européenne pour non-respect des règles de l’UE sur le traitement des eaux usées urbaines.
Compte tenu du mauvais état des réseaux de distribution et d’assainissement de l’eau, la BERD recherche activement des technologies et solutions de financement dans ce secteur. Plusieurs projets ont été entamés pour agrandir le réseau de distribution d’eau à l’image du projet à venir d’extension et de réhabilitation des réseaux d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans le département de Buzau.

Les acteurs locaux cherchent également à optimiser la consommation des installations urbaines, ainsi un programme national « Éclairage public écologique » a été lancé par le ministère de l'Environnement et prévoit le remplacement des anciens lampadaires par des LED. Près de 80 M EUR seront mis à disposition pour les collectivités locales.

3. Gestion des déchets

Seuls 5 à 14% des déchets collectés sont triés ou recyclés aujourd’hui (la moyenne européenne est de 55 %). La principale problématique des municipalités provient du manque d’aménagements (centres de tri et équipements de collecte).
De nombreuses mairies ont des projets en la matière. Exemples : la mairie du secteur 1 de Bucarest souhaite construire une station de tri avec un budget de 140 M EUR. Ou bien, un nouveau centre de déchets à Cluj (contrat estimé à 156 M EUR).

4. Digitalisation de la ville

Favorisée par une connexion internet parmi les plus rapides du monde dans les villes, l’utilisation connectée des objets et du mobilier urbain avance en Roumanie.
Le réseau 5G est déjà disponible à Cluj-Napoca, Iasi, Bucarest, Brasov, Timisoara, Constanta.
Les mairies sont de plus en plus impliquées dans des projets de Smart City et certaines villes mettent tout en œuvre pour devenir la première ville intelligente de Roumanie, à l’image de Alba Iulia ou Cluj-Napoca.
En juin 2020, la ville de Cluj-Napoca a inauguré la première rue intelligente de Roumanie pour 5 M EUR, un ouvrage comprenant des parkings et de l’éclairage intelligents, du mobilier urbain connecté, le Wifi gratuit, des aménagements pour véhicules électriques.

Un marché à fort potentiel pour l’offre française
Cet article a pour but de vous donner un aperçu de la croissance et de l’intérêt que l’on trouve autour de la problématique « Smart City en Roumanie ».

Portée par des aspects structurels (sur-motorisation des villes, pollution de l’air, infrastructures et habitations vieillissantes, réseaux de recyclage des déchets et de traitement des eaux usés et insuffisants, etc.) associés aux tendances conjoncturelles (nouvelles réglementations européennes pour la transition écologique, augmentation du prix de l’électricité, financements des projets par l’UE et les IFIs, etc.), la Smart City en Roumanie présente aujourd’hui un très fort potentiel qui accueillera volontiers les solutions technologiques et l’expertise françaises.
Des acteurs tels que Orange, Engie, Véolia, Egis ou Saint-Gobain sont déjà actifs et établis sur ce marché en Roumanie et ont déjà contribué à créer une réputation de qualité et donc une demande pour les solutions françaises.

Source : Business France Roumanie