Les autorités allemandes sont de plus en plus confrontées à des cyberattaques venues de l'étranger : une augmentation de 28 % a été constatée en 2023. Le Bundeskriminalamt (BKA), soit l’Office fédéral de la police criminelle, a révélé que ces attaques, souvent menées par des activistes pro-russes et anti-israéliens, ont coûté à l'Allemagne près de 206 Mds EUR en 2023. Identifier les auteurs de ces crimes reste difficile en raison des obstacles juridiques et du manque de coopération internationale, ce qui maintient le taux d’élucidation à un faible niveau.

A l’inverse, les cybercrimes commis en Allemagne ont légèrement diminué, avec un taux d’élucidation atteignant les 32 %. Parmi les méthodes d'attaque, le ransomware est la plus courante, ciblant notamment les infrastructures critiques comme les hôpitaux et les services municipaux, ce qui perturbe leur bon fonctionnement. En 2023, environ 800 entreprises et institutions ont signalé des attaques de ce type, pour un total de volumes de rançons s’élevant à 16,1 Mds EUR.

Les cybercriminels utilisent également des techniques de phishing sophistiquées, rendues plus crédibles grâce à l'intelligence artificielle. Depuis le début de la guerre en Ukraine, on observe une hausse des attaques politiques, principalement des DDoS, visant des entités publiques pour provoquer des pannes de systèmes en surchargeant les réseaux.

Face à cette menace croissante, les autorités allemandes mettent en place des mesures de sécurité renforcées, mais la coopération internationale reste un défi majeur. La sensibilisation à la cybercriminalité est également un enjeu crucial, car de nombreux actes ne sont pas signalés. Il est indispensable de renforcer les capacités de prévention, de détection et de réponse afin de mieux protéger les individus et les institutions contre les cyberattaques.

Source : FAZ, Mona Jaeger, 13/05/2024