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Une remontée économique remarquable
Le redressement économique de l'Algérie est le fruit d'un ensemble d'initiatives visant à relancer l'investissement et la consommation, diversifier l'économie et améliorer le climat des affaires. Après des années difficiles marquées par les effets de la pandémie de Covid-19 et des turbulences internes, l'Algérie a su limiter les impacts négatifs et amorcer une phase de croissance robuste.
En 2022, les mesures audacieuses ont commencé à porter leurs fruits, permettant à l'Algérie d'améliorer sa classification auprès de la Banque mondiale en seulement 2 ans. Le Revenu National Brut (RNB) par habitant a ainsi atteint 4 960 USD en 2023, plaçant le pays parmi les nations africaines les plus prospères. En termes de Parité de Pouvoir d'Achat (PPA), l'Algérie se distingue également avec 16 700 USD internationaux, dépassée seulement par l'Égypte parmi les pays africains de plus de 35 millions d'habitants.
Des perspectives encouragées par des indicateurs positifs
La Banque mondiale attribue ce regain économique à la refonte des statistiques des comptes nationaux menée par l’Office National des Statistiques, qui a permis une révision à la hausse du PIB. Cette amélioration des méthodes de mesure a inclus une meilleure prise en compte de l’économie souterraine et de la recherche-développement.
Ces performances économiques se traduisent par une attractivité accrue pour les investisseurs étrangers. La baisse de l'inflation, passant de 9,3 % à 5 % en glissement annuel au 1er trimestre 2024, couplée à l'augmentation du pouvoir d'achat, souligne une économie dynamique et solvable. Les indicateurs sont clairs : l'Algérie est en route vers un avenir économique prometteur.
Initiatives pour le secteur agricole
L'un des secteurs clés de cette dynamique est l'agriculture, qui bénéficie de nombreuses initiatives gouvernementales :
- Implication des jeunes : Le gouvernement encourage la création de micro-entreprises et de start-ups par des jeunes formés en agriculture, leur offrant des moyens et avantages, notamment des superficies agricoles, pour contribuer à l'autosuffisance et à la sécurité alimentaire ;
- Révision des prix de restitution : Les prix de rachat des productions par l'Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) ont été révisés à la hausse pour le blé dur (6 000 DZD – 41,6 EUR/quintal), le blé tendre (5 000 DZD – 34,7 EUR/quintal) et l'orge triticale (3 400 DZD – 23,6 EUR/quintal) ;
- Soutien des prix des engrais : Le taux de subvention des engrais a été augmenté de 20 % à 50 %, accompagné de facilités en matière de crédit et d'exonérations fiscales ;
- Facilités à l'importation : Des mesures ont été mises en place pour simplifier l'importation de matériel agricole et d'équipements de production usagés ;
- Accompagnement dans le secteur de l’élevage laitier : 60 000 DZD (416,5 EUR) pour chaque nouvelle naissance de vache laitière, couverture vétérinaire et vaccinations gratuites, programme de repeuplement par l’extension des bâtiments d’élevage et l’importation de vaches laitières et de génisses pleines, lutte contre l’abattage informel, incitations financières en faveur des éleveurs, collecteurs et transformateurs avec un soutien de l’Etat qui dépasse les 18 Mds DZD (125 M EUR) ;
- Accompagnement dans les investissements agricoles : facilitation à l’accès au foncier, mise à disposition des concessions des terres privées de l’Etat pendant 40 ans (reconductibles), soutien financier et fiscal (exonération IBS et TAP, abattement sur la redevance locative annuelle pouvant aller jusqu’à 10 ans, financement de projets, développement des infrastructures, simplification des procédures ;
- Crédits à taux (très) bonifiés :
- Crédit d’exploitation (R’FIG) à taux bonifié, octroyé par la BADR aux agriculteurs, éleveurs, coopératives, groupements, associations, fermes pilotes et entreprises économiques, pour une durée de 2 ans. Il couvre l’acquisition des intrants agricoles, de l’alimentation animale, des produits et travaux agricoles ;
- Crédit d’investissement (ETTAHADI) du MADR, bonifié, pour la création d’exploitations agricoles et d’élevage. Sur 7 ans, et couvre l’aménagement et la protection des sols, l’irrigation, l’acquisition des moyens de production et les infrastructures de stockage et de transformation ;
- Financement des micro-entreprises pour, entre autres secteurs, l’aviculture, la production de viandes rouges ;
- Autres crédits et aides de la part de la BEA pour l’achat d’équipements agricoles, couverture vétérinaire, etc.
- Accompagnement dans l’acquisition de matériel agricole : équipements de mécanisation (tracteurs, moissonneuses-batteuses), équipements d’irrigation (système goutte-à-goutte, pompes & forages), équipements de transformation et de stockage (unités de transformation, silos & entrepôts), équipements pour l’élevage (matériels de traite, équipements de nutrition animale), technologies & innovations (système de guidage GPS, logiciels de gestion agricole).
Ces initiatives ont particulièrement porté leurs fruits dans le sud du pays, où de vastes terres fertiles, des ressources hydrauliques, des raccordements électriques et des infrastructures de transport ont été mis à la disposition des investisseurs. Suite à ces succès, le gouvernement envisage d'augmenter les superficies allouées à la production agricole dans les filières stratégiques, exigeant des opérateurs qu'ils présentent des plans agricoles triennaux pour un meilleur encadrement et planification. Ces engagements seront formalisés par des contrats de performance, spécifiant les surfaces cultivées et les rendements attendus.
Une trajectoire ascendante
La récente visite d'Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, a mis en lumière les efforts du pays pour donner plus de visibilité à ses résultats économiques. Dione a exprimé son intention de travailler étroitement avec les autorités algériennes pour maximiser le potentiel économique du pays, au bénéfice de tous les Algériens.
Les progrès réalisés par l'Algérie ne sont que le début d'une trajectoire ascendante. Avec des bases solides et une stratégie claire pour le futur, l'économie algérienne est bien positionnée pour poursuivre son développement et attirer davantage d'investissements. Les signes d'une économie en pleine santé sont indéniables, et le meilleur reste à venir pour l'Algérie.
Source : Compilation de données : Bureau Business France en Algérie, Banque Mondiale, MADR (Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, BADR (Banque de l'Agriculture et du Développement Agricole), BEA (Banque Extérieure d'Algérie), JORADP (Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire), contacts locaux
El Moudjahid, 21/07/2024, Algérie Eco, 21/07/2024