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Être contactéEn réaction à l'attentat de Solingen, le gouvernement fédéral a présenté au Parlement allemand (Bundestag) deux nouveaux projets de loi relatifs à des modifications dans le domaine de l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA). L'Office fédéral de la police criminelle (BKA) et la police fédérale (BPOL) seront autorisés à utiliser la technologie de reconnaissance faciale pour identifier les suspects par comparaison biométrique avec les photos des réseaux sociaux et renforcer la lutte contre le terrorisme.
Dans une déclaration à la commission des affaires intérieures, le BKA a souligné qu'un « travail de police efficace dans le monde numérique exige des pouvoirs modernes ». A l'aide de comparaisons biométriques, le BKA cherche à identifier des personnes jusqu'alors inconnues.
Dirk Peglow, président de la Fédération des détectives allemands (Bundes Deutscher Kriminalbeamter - BDK), s'est également prononcé en faveur d'une éventuelle utilisation de l'IA dans le travail de la police. Selon lui, il n'est pas acceptable que les autorités policières doivent faire l'impasse sur internet lorsqu'elles enquêtent sur des suspects inconnus. Cependant, un travail de communication est nécessaire. « Plus nous expliquons ce que nous faisons, plus la base de confiance de la population dans ces systèmes sera élevée », a déclaré Peglow.
Alexander Poitz, vice-président fédéral du syndicat de la police (Gewerkschaft der Polizei - GdP), a déclaré lors d'un événement organisé par le commissaire fédéral à la protection des données et à la liberté d'information, que si les structures des délinquants se sont adaptées aux nouvelles possibilités technologiques, la police est encore loin d'être entrée dans le 21e siècle.
Johanna Hahn, professeure de droit pénal, a déclaré au magazine allemand Behörden Spiegel que l'absence de « contrôle humain expert des résultats du processus de reconnaissance faciale » dans le projet de loi était problématique. Cela soulève notamment la question de savoir si les technologies utilisées fonctionnent « mieux » ou « moins bien » pour certains groupes de personnes. Mme Hahn ajoute l'importance du rôle de la Cour constitutionnelle fédérale, conçue de manière à prendre en compte les dangers actuels, mais aussi les menaces futures.
L'utilisation de l'IA est donc au cœur d'un débat entre avancée et dérive technologique.
Source: Behörden Spiegel, Octobre 2024