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Être contactéDepuis le 30 avril, la centrale nucléaire de Hanul a réduit la production de trois de ses réacteurs (Unité 6, Unité 2 et Unité 4), entraînant une diminution totale de 600 MW. Cette décision était nécessaire en raison de la saturation des lignes de transmission. La situation s'est aggravée avec l'encombrement du réseau électrique alimentant la région de Séoul, entraînant l'arrêt de huit centrales à charbon dans plusieurs villes. De plus, un incident au poste de transformation de Sin-chungju a accru la pression sur le système de transmission, provoquant une baisse de la production des trois réacteurs pendant cinq jours, ce qui a entraîné une perte de 29 600 mégawattheures (MWh) d'électricité, équivalente à la consommation mensuelle de 90 000 foyers.
La demande croissante d'électricité, stimulée par l'essor de l'intelligence artificielle et l'augmentation des véhicules électriques, met en évidence la nécessité d'un réseau de transmission et de distribution efficace. Cependant, les retards dans l'expansion de ces infrastructures forcent même les centrales nucléaires à faible coût à réduire leur production.
Bien que l'énergie nucléaire, avec ses coûts de combustible bas et sa production élevée, suscite un intérêt mondial, la Corée du Sud peine à optimiser l'utilisation de ses centrales nucléaires en raison d'infrastructures insuffisantes. D'après des données de la Korea Power Exchange (KPX), la réduction de la production nucléaire entre janvier et juillet a entraîné une perte de 163 200 MWh d'électricité, soit le double de la perte enregistrée en 2020 (82 200 MWh), une quantité suffisante pour alimenter des entreprises comme S-Oil et SK Energy pendant deux à trois semaines. Traditionnellement, les centrales nucléaires fonctionnent en continu, sauf pendant lors de maintenances, et n'avaient que rarement besoin de réduire leur production. Toutefois, la pression accrue sur les réseaux de transmission et l'augmentation des pannes d'équipement rendent ces réductions de plus en plus fréquentes.
Dans la mer de l'Est, plusieurs centrales nucléaires et à charbon produisent jusqu'à 6,4 gigawatts (GW) d'électricité — l'équivalent de quatre ou cinq réacteurs nucléaires — qui ne peuvent pas être transmis à la région de Séoul à cause des limitations du réseau. De même, dans la région de Honam, où se concentrent les énergies nucléaire, solaire et éolienne, jusqu'à 2,3 GW d'électricité ne peuvent pas être acheminés vers les centres de demande.
En plus de l'incident au poste de Sin-chungju, une panne au poste de Sin-jecheon en juillet a contraint les unités 1 et 6 de Hanul, ainsi que l'unité 1 de Shin Hanul, à réduire leur production. L'année dernière, la centrale nucléaire de Hanbit à Yeonggwang a également dû réduire sa production à cinq reprises au printemps à cause de l'expansion rapide des sources d'énergie renouvelable, notamment l'énergie solaire et éolienne.
À la fin de l'année dernière, la capacité de production d'énergie solaire en Corée du Sud avait été multipliée par 22 en dix ans, passant de 1 080 MW en 2013 à 23 900 MW. Cette croissance rapide, sans tenir compte de l'infrastructure de transmission, a également entraîné une série d'arrêts forcés.
Un nouveau système introduit l'année dernière permet aux centrales solaires d'être arrêtées de manière forcée, comme d'autres sources d'énergie. Cette année, la fréquence et l'ampleur de ces arrêts ont considérablement augmenté, avec une perte de 4 982 MWh d'électricité en juillet, soit 17,4 fois plus que les 283 MWh perdus l'année précédente.
Cette situation démontre qu'il sera difficile d'exploiter pleinement l'énergie nucléaire et solaire en Corée du Sud sans résoudre les problèmes des réseaux de transmission et de distribution.
Source : The Chosun Daily, Octobre 2024