L'application de paiement Wero deviendra un service européen concurrent des américains tels que PayPal. Les banques allemandes s'y mettent également : la Postbank propose à ses clients des paiements de téléphone portable à téléphone portable via la nouvelle application de paiement.

Wero fonctionne par le biais d'une procédure de téléphone portable à téléphone portable. Les utilisateurs peuvent saisir le numéro de portable ou l'e-mail du destinataire. La procédure de paiement est basée sur les paiements en temps réel, également appelés paiements instantanés. Le temps réel signifie que le montant est crédité sur le compte du bénéficiaire dans les dix secondes. 

Derrière Wero se trouve l'European Payments Initiative (EPI), une entreprise commune de 14 banques et deux sociétés de paiement de cinq pays. L'objectif de l'EPI est d'opposer aux groupes américains tels que Mastercard, Visa et PayPal un produit permettant d'accroître l'indépendance de l'Europe dans le domaine des paiements.

Selon la directrice d'EPI, Martina Weimert, 14 millions d'utilisateurs se sont actuellement inscrits pour effectuer des paiements via Wero. La majorité d'entre eux, environ 80 %, proviennent de la France. 8 millions de transactions auraient été effectuées jusqu'à présent via Wero.

Pour ce qui est de l’Allemagne, la Deutsche Bank proposera Wero à ses clients l'année prochaine ainsi que la banque en ligne ING Deutschland. Mais depuis juillet, les caisses d'épargne et les banques populaires allemandes permettent déjà d'effectuer des paiements via Wero - mais à partir de leur application bancaire respective.

Jusqu'à présent, près de 600 000 inscriptions Wero viennent d'Allemagne. Ainsi, environ 300 000 clients de banques coopératives se sont inscrits sur Wero et 280 000 de caisses d'épargne.

Pour ce qui est du financement, l'EPI a déclaré avoir reçu en 2021 des fonds d'un montant de 500 millions EUR de ses 16 actionnaires. L'entreprise doit maintenant s'autofinancer. Les banques doivent, comme c'est généralement le cas pour les systèmes de paiement, verser une sorte de redevance d'utilisation à EPI.

Cependant, il reste encore quelques embûches. Par exemple, en Allemagne, la Commerzbank, entre autres, manque. Les banques italiennes, portugaises et espagnoles sont aussi totalement absentes.

Reste à savoir dans quelle mesure l'euro numérique prévu, sur lequel travaille la Banque centrale européenne, deviendra une méthode de paiement et entrera en concurrence avec les méthodes de paiement établies ou nouvelles, y compris celles des banques. Selon la directrice de l'EPI, Mme Weimert, il serait possible que les consommateurs utilisent l'euro numérique via l'accès Wero. « Nous avons fait des expériences à ce sujet et avons montré que nous pouvions intégrer l'euro numérique ».

Source : handelsblatt.com du 21.11.2024