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En Allemagne, une tendance surprenante se dessine dans les habitudes alimentaires des jeunes générations. Contrairement à leur image de génération végétarienne, les jeunes Allemands, en particulier ceux de la génération Z, consomment de plus en plus de viande. Selon une récente analyse de YouGov, les consommateurs allemands ont augmenté leur consommation de viande et de produits carnés, avec une préférence marquée pour la volaille. Cette tendance est particulièrement notable chez les Millennials et la génération Z, tandis que la consommation de viande diminue chez les générations plus âgées.
Les Millennials, nés entre 1981 et 1995, ont vu leur consommation de viande par habitant augmenter de 19,4 % entre janvier et septembre 2024 par rapport à l’année précédente. Globalement, les consommateurs en Allemagne ont acheté 1,7 % de viande de porc, de bœuf, de poulet et de dinde en plus par rapport à la même période de l’année précédente. La volaille, en particulier, a joué un rôle clé dans cette augmentation, en grande partie en raison de son prix abordable.
Les données, recueillies auprès de 13 000 ménages à partir de tickets de caisse, reflètent les comportements d’achat réels des foyers. Les résultats de cette analyse représentative ont été présentés lors du Deutscher Fleisch Kongress à Mayence. La génération Z, en particulier, a augmenté sa consommation de viande de 1,7 % par rapport à l’année précédente. Selon le rapport sur la nutrition 2024 du BMEL (ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture), 26 % des Allemands âgés de 14 à 29 ans consomment de la viande au moins une fois par jour, contre une moyenne de 23 % pour l’ensemble des 1 000 personnes interrogées.
Cependant, cette génération montre également un intérêt croissant pour les alternatives végétariennes et véganes. Le rapport sur la nutrition indique que plus les répondants sont jeunes, plus ils sont susceptibles d’acheter fréquemment des alternatives végétariennes ou véganes aux produits animaux. Cela crée une polarisation au sein de la génération Z, avec une coexistence de consommateurs de viande intensifs et de végétariens. Achim Spiller, économiste agricole à l’université de Göttingen, note cette polarisation croissante dans la consommation de viande chez les jeunes. Il explique que, bien que le nombre de végétariens soit plus élevé chez les jeunes, il existe également un nombre relativement important de gros consommateurs de viande, notamment parmi les sportifs, qui privilégient la volaille en raison de son faible taux de graisse et de sa haute teneur en protéines.
Le prix joue un rôle crucial dans cette tendance. Entre janvier et septembre, le prix de la volaille a baissé de 3,9 % par rapport à l’année précédente, tandis que le prix du porc a augmenté de 1,9 % et celui du bœuf de 1,4 %. Cette baisse des prix de la volaille, combinée à une inflation persistante, pousse les consommateurs à privilégier les produits moins chers. Plus de la moitié des consommateurs (55 %) considèrent le prix comme plus important que la qualité, et près de 60 % de la volaille est achetée dans des magasins discount.
Malgré une demande croissante, les alternatives végétales ne représentent encore qu’une petite part du marché de la viande, avec seulement 1,8 %. Néanmoins, la génération Z continue de montrer un intérêt significatif pour les produits sans viande, bien que cette tendance semble se stabiliser après des années de croissance.
Sources : Laura Thalmeyer, 30/11/2024, WirtschaftsWoche, Bauernblatt, 9/12/2024, Ernährungsreport 2024, BMEL