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Contexte et défis actuels
La SAQ fait face à une baisse des ventes d'alcool, une tendance observée localement et internationalement. Durant le dernier exercice financier, la diminution des ventes a été de 2,8 % par rapport à l'année précédente. Jacques Farcy, en poste depuis juin 2023, doit gérer cette situation particulière qui affecte toute l'organisation.
Stratégie de la SAQ
Pour contrer cette baisse, la SAQ souhaite capturer une partie des ventes de boissons sans alcool, un marché en croissance actuellement dominé par d'autres détaillants. Jacques Farcy justifie cette décision en affirmant que ces produits proviennent historiquement du monde des vins et des spiritueux, même si leur teneur en alcool est faible ou nulle.
Produits sans alcool
Les produits sans alcool échappent à certaines régulations qui touchent les bières alcoolisées, permettant leur vente dans des magasins comme Dollarama et Canadian Tire. Jacques Farcy espère que cette ouverture encouragera les brasseurs québécois à proposer davantage de bières sans alcool à la SAQ.
Réactions des brasseurs et détaillants
Marie-Ève Myrand, directrice générale de l’Association des microbrasseries du Québec, voit d'un bon œil cet intérêt mais souligne que le modèle d'affaires de la SAQ ne s'adapte pas à toutes les brasseries. En revanche, certains détaillants, comme Nicolas Ratthé et Karl Magnone, critiquent cette stratégie, la percevant comme une incursion dans leur marché et une menace pour les petites entreprises.
Débat sur le mandat de la SAQ
Le président de la SAQ maintient que leur mandat est de répondre aux besoins des clients, y compris avec des produits sans alcool. Toutefois, la professeur adjointe Maryse Côté-Hamel de l'Université Laval, exprime des doutes sur la compatibilité de cette stratégie avec le rôle d'une société d'État, qui doit prioriser la sécurité des consommateurs et non la maximisation des profits.
Conclusion
La volonté de la SAQ d'élargir son offre de boissons sans alcool soulève des questions sur son mandat et la concurrence avec les détaillants privés. Le débat reste ouvert entre la satisfaction des clients et les impératifs économiques et réglementaires.
Source : septembre 2024, LaPresse.ca, Stéphanie Bérubé