Date de publication :

Secteur Produits alimentaires
Pays concerné
Allemagne

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La production de viande en Allemagne a connu une hausse en 2024, mettant fin à une période de sept années consécutives de baisse. Selon les données préliminaires du Statistische Bundesamt (Destatis), les entreprises de transformation de viande ont produit 6,9 M de tonnes de viande en 2024, soit une augmentation de 1,4 % par rapport à l’année précédente. Cette reprise est notable, bien que la production reste inférieure de près d’un quart au pic atteint en 2016, qui était de 8,4 M de tonnes.
Image info sectorielle

Depuis 2016, la production de viande en Allemagne a connu une baisse continue, marquée par une diminution de la consommation de viande et des réglementations plus strictes sur l’industrie de l’élevage. En 2024, les abattoirs allemands ont traité 48,7 M de porcs, bovins, ovins, caprins et équidés, ainsi que 693,3 M de volailles, incluant des poulets, dindes et canards. Parmi les différentes catégories de viande, la production de viande porcine a augmenté de 1,9 %, atteignant 4,3 M de tonnes, malgré une baisse de 9,2 % des porcs importés abattus en Allemagne. La production de viande bovine a progressé de 1,2 %, atteignant un total de 1 M de tonnes, tandis que la production de viande de volaille a légèrement augmenté de 0,3 %, atteignant 1,6 M de tonnes.

Cette hausse de la production intervient dans un contexte de changement des habitudes alimentaires en Allemagne. Si la consommation de viande par habitant a diminué ces dernières années, la demande mondiale de viande reste forte, et les abattoirs allemands continuent de jouer un rôle clé dans l’approvisionnement en viande à l’échelle internationale.

Parallèlement à la hausse de la production, une étude récente menée par YouGov montre que 60 % des Allemands ont maintenu leur consommation de viande au cours des douze derniers mois. En revanche, 26 % d’entre eux ont déclaré avoir réduit leur consommation de viande, tandis que 4 % l’ont augmentée. Une tendance à la hausse de la consommation de viande a été observée chez les jeunes générations, tandis que les consommateurs plus âgés tendent à diminuer leur consommation.

L’une des raisons de cette évolution est la prise de conscience accrue des enjeux environnementaux et éthiques liés à l’élevage intensif. Les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux conditions d’élevage des animaux et à l’impact environnemental de la production de viande. Cette tendance s’est traduite par une augmentation de la demande pour des produits alternatifs à base de protéines végétales et pour des viandes issues d’élevages plus respectueux du bien-être animal.

Outre les évolutions de la consommation, l’industrie de la viande doit composer avec des réglementations de plus en plus strictes. En Allemagne, le gouvernement a mis en place des normes plus rigoureuses concernant le bien-être animal, les conditions d’abattage et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces nouvelles réglementations entraînent des coûts supplémentaires pour les éleveurs et les transformateurs, qui doivent investir dans des infrastructures plus modernes et respecter des exigences accrues en matière de durabilité.

Par ailleurs, la question de la main-d’œuvre reste un défi majeur pour le secteur. Le durcissement des conditions de travail et la mise en place de normes plus strictes ont entraîné une pénurie de travailleurs qualifiés dans les abattoirs et les unités de transformation. Pour pallier ce problème, certaines entreprises investissent dans l’automatisation et les nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité de la production tout en respectant les nouvelles normes en vigueur.

Malgré cette reprise de la production, le secteur doit faire face à plusieurs défis. Les coûts de production ont augmenté, en raison de la hausse des prix de l’énergie, des matières premières et des contraintes réglementaires plus strictes. En outre, l’Allemagne a mis en place de nouvelles normes pour améliorer le bien-être animal, ce qui pourrait influencer la structure de l’industrie de la viande dans les années à venir.

Cependant, le marché allemand de la viande continue d’offrir des opportunités, notamment en termes d’exportations. L’Allemagne est l’un des plus grands producteurs de viande en Europe et un acteur majeur sur le marché international. Avec la demande croissante de viande en Asie et en Afrique, les producteurs allemands pourraient bénéficier d’une augmentation des exportations vers ces marchés.

Les entreprises du secteur explorent également des stratégies pour s’adapter aux nouvelles tendances de consommation. Par exemple, certaines grandes enseignes investissent dans la production de viandes labellisées bio ou issues d’élevages respectant des normes de bien-être animal plus strictes. De plus, l’essor des substituts de viande à base de plantes représente une nouvelle source de revenus pour les entreprises qui cherchent à diversifier leur offre.

À l’avenir, l’industrie allemande de la viande devra faire preuve de résilience et d’innovation pour maintenir sa compétitivité. L’adaptation aux nouvelles réglementations et aux attentes des consommateurs sera cruciale pour assurer un avenir prospère au secteur.

L’un des axes de développement pourrait être l’amélioration des pratiques d’élevage pour répondre aux préoccupations croissantes en matière de bien-être animal. Par ailleurs, les producteurs devront explorer de nouvelles stratégies pour optimiser leurs coûts de production tout en respectant les exigences environnementales et sanitaires imposées par les autorités.

En conclusion, la reprise de la production de viande en Allemagne en 2024 marque une rupture avec la tendance à la baisse observée depuis 2016. Toutefois, l’industrie doit continuer à s’adapter aux évolutions des habitudes de consommation et aux nouvelles réglementations pour assurer son avenir. L’innovation dans les modes de production, la recherche de nouveaux marchés et une plus grande attention aux attentes des consommateurs seront essentielles pour le maintien de cette dynamique positive.

 

Sources : ZDF, 07/02/2025 ; top agrar, Alfons Deter, 07/02/2025 ; Destatis, 07/02/2025