Lidl a décidé de réduire le prix de tous les beurres de sa marque Milbona, marquant ainsi un geste en faveur de ses clients. Cette baisse a été justifiée par la volonté de répercuter la diminution des coûts des matières premières sur le prix final payé par les consommateurs. Il est courant que les prix des produits alimentaires fluctuent en fonction des prix des matières premières, et Lidl semble vouloir saisir cette occasion pour rétablir une forme de compétitivité tout en attirant de nouveaux clients.

Le beurre de la marque Milbona, autrement dit la « Deutsche Markenbutter », qui était précédemment vendu à 2,19 EUR pour un paquet de 250 g, est désormais proposé à 1,99 EUR. Cette baisse marque déjà la deuxième réduction des prix du beurre effectuée par Lidl au mois de février. Il est important de noter qu’une première baisse de 20 centimes avait déjà eu lieu le 6 février, portant la réduction totale à 40 centimes, soit environ 17 % en l’espace d’un mois. Cette stratégie permet à Lidl de maintenir des prix compétitifs tout en offrant à ses clients un avantage tangible face à la concurrence.

En plus de cette réduction sur la marque Milbona, Lidl a également baissé les prix d'autres produits. Par exemple, le paquet de 250 g de « Vraie Beurre Irlandais », un autre produit phare de la marque, est désormais proposé à 2,69 EUR, contre 2,79 EUR auparavant. Par ailleurs, Lidl a également abaissé les prix de plusieurs produits régionaux, dont le « Ein gutes Stück Bayern Butter mildgesäuert », qui est désormais vendu à 2,39 EUR, contre 2,49 EUR précédemment. Ce type de produit régional est souvent apprécié des consommateurs pour sa qualité supérieure et son origine locale, et cette baisse de prix devrait contribuer à stimuler sa consommation.

Face à ces réductions, d’autres distributeurs comme Norma ont réagi rapidement en alignant leurs prix. Norma propose désormais des paquets de beurre de marque propre au prix de 1,99 EUR, à l'instar de Lidl. Bien que la plupart des autres détaillants n’aient pas encore annoncé de baisses, il est fort probable qu’ils emboîtent bientôt le pas, comme cela a été le cas par le passé lorsque Lidl a ajusté ses prix. La concurrence entre les grandes surfaces est souvent féroce, et les changements de prix se répercutent rapidement dans l’ensemble du marché.

La situation actuelle soulève une question importante : comment ces baisses de prix affectent-elles les marchés du gros ? Avec cette nouvelle réduction, le prix de vente des produits Lidl est désormais inférieur à la cotation actuelle du beurre en gros. Mi-février, le prix du beurre en gros pour un paquet de 250 g se négociait entre 8,2 et 8,4 EUR/kg, selon la publication de la Bourse du beurre et du fromage de la Süddeutsche. Cela correspond à un prix d’environ 2,05 EUR pour 250 g, ce qui est supérieur au prix proposé par Lidl en supermarché. En conséquence, on peut se demander comment les producteurs et les grossistes vont réagir à cette dynamique, car les prix du gros sont restés stables malgré une demande soutenue.

Le prix du beurre en vrac, qui concerne les grandes quantités utilisées par l’industrie ou les entreprises de transformation, a également connu une légère hausse de 5 centimes au bas de l’échelle. En automne 2024, le prix du beurre avait atteint des sommets en raison d’une pénurie de lait et de matières grasses laitières. Toutefois, depuis le début de février 2025, les prix ont commencé à se stabiliser légèrement, suggérant que la situation sur le marché de gros se normalise progressivement.

Derrière ces réductions de prix, il existe un autre phénomène intéressant : la baisse des prix du lait. Depuis plusieurs semaines, le prix du lait, calculé à partir des recettes générées par la vente de beurre et de lait en poudre, a diminué. Selon l’Institut ife, en janvier 2025, le prix du lait s’élevait à 52,9 centimes/kg, soit une baisse de 1,8 centime par rapport au mois précédent. Cette évolution est liée à la baisse des revenus générés par la vente du beurre, ce qui exerce une pression sur les producteurs laitiers et influence les prix du lait à différents niveaux de la chaîne de production.

Cependant, malgré cette baisse des prix du lait, l’approvisionnement reste insuffisant. Les quantités de lait livrées aux laiteries sont inférieures aux attentes, avec un retard de 3 % par rapport à l’année précédente, comme le rapporte la bourse de Kempten. Cette situation s’explique par une hausse plus lente de la production saisonnière comparée à l'année dernière. Bien que cette tendance soulève des préoccupations quant à l’équilibre entre l’offre et la demande, les laiteries semblent disposer de suffisamment de stocks et ne semblent plus rechercher du lait de manière intensive. Cela a conduit à une baisse des prix du lait sur le marché au comptant, atteignant désormais 49 centimes/kg dans le Nord et l’Ouest de l'Allemagne, et 50 centimes/kg dans le Sud.

Bien que ces prix restent relativement élevés, ils sont désormais bien inférieurs aux prix des mois précédents, qui avaient dépassé les 60 centimes/kg, un niveau particulièrement élevé pendant la crise du lait. Cette évolution pourrait entraîner de nouvelles réductions de prix à mesure que les coûts de production continuent de diminuer. Toutefois, l’impact de ces changements reste à observer dans les mois à venir, notamment en ce qui concerne les ajustements de prix dans les supermarchés et la concurrence sur le marché de gros.

Sources : Lebensmittel Zeitung, Manfred Stockburger, 26/02/2025 ; agrarheute, Anna-Maria Buchmann, 26/02/2025 ; lidl.de, 26/02/2025