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Dans un contexte économique de récession, les consommateurs hongkongais sont devenus plus exigeants dans le choix de leurs achats. Toujours prêt à consommer, mais de manière plus raisonnable (priorisant les dépenses) et eco-friendly (réduire l’empreinte environnementale), c'est le courant actuel à Hong Kong comme le confirme Jane ZHANG (analyste cosmétique et mode chez Euromonitor) : « La durabilité comme critère de sélection, au même rang que la qualité et le design, est aujourd’hui assumée par la clientèle locale ».
Une tendance annoncée et accélérée par la crise sanitaire, qui ne fait que suivre le concept du bien-être dans un environnement préservé, avec pour conséquence l’augmentation exponentielle de l’achat sur internet. Peu familiarisés par l’achat en ligne jusqu’à l’année dernière, les consommateurs hongkongais ont dû s'adapter, comme la plupart des détaillants
Si 42% des consommateurs locaux ont acheté davantage en ligne en 2020, plus de 76% des hongkongais préfèrent faire leurs achats en ligne chez des détaillants qu’ils connaissent. Plus important, les hongkongais sont sensibles aux campagnes promotionnelles et de fidélisation, avec un service client personnalisé. 81% d’entre eux privilégie les détaillants qui ont un programme de fidélité, selon une étude menée par Opinium Research (www.opinium.com) sur la situation des ventes en ligne à Hong Kong (en 2020). De plus, acheter des produits de très grande qualité à bon prix est également une réalité assumée par les consommateurs locaux, toutes couches sociales confondues.
Une aubaine pour la mode de seconde main qui apporte une solution aux changements de consommation et consolide son positionnement à Hong Kong. Pourtant cela n’était pas gagné d’avance face aux superstitions et habitudes culturelles jusque-là tenaces, comme ne pas porter deux fois la même tenue ou encore porter des vêtements d’occasion apporte le mauvais œil. Tirant parti de la conjoncture, plusieurs acteurs de ce segment ont renforcé leur présence physique, comme Redress (www.redress.com.hk ) ou Hula (https://thehula.com) ; ou avec une communication en ligne, via les réseaux sociaux, pour sensibiliser les consommateurs à une mode plus responsable et durable, tels que les enseignes Vestiaire Collective ( https://fr.vestiairecollective.com) ou encore Retyckle (https://retykle.com).
Pour la fondatrice de l’enseigne Hula (Sarah FUNG, ancienne employée de Lane Crawford), l’objectif est de prolonger la vie des vêtements et accessoires bien conçus et de qualité, limiter les déchets et indirectement la production, elle souligne que : « Jusqu’à 40% des vêtements proposés à la revente sont neufs avec des étiquettes ou n’ont jamais été portés ». Sarah FUNG propose donc à sa clientèle féminine une gamme d’articles de mode de créateurs de luxe (vêtements, sacs à mains et chaussures) en ligne et en boutique, avec des réductions sur le prix de détail pouvant atteindre 95% sur certains articles.
Ce détaillant de luxe d’occasion vient juste d’ouvrir sa propre boutique permanente en plein cœur du quartier des affaires sur l’ile de Hong Kong (Central), en plus de son entrepôt situé à Wong Chuk Hang. Ce nouvel espace physique présentera une sélection de plus de 500 pièces uniques de vêtements et accessoires pour femme, y compris des marques phare telles que Chanel, Prada, Hermes, Isabel Marant, Céline, Fendi, Dior et bien d’autres. En outre, les acheteurs pourront également réserver des articles qu'ils voient en ligne pour les essayer dans le magasin (Click & Collect). Faire coexister les 2 canaux de vente est essentiel pour Sarah FUNG : « Notre mission est d'avoir un jour beaucoup plus d'espaces hors ligne pour coexister avec notre boutique en ligne. Nous pensons qu'il est important d'offrir à nos clients une expérience physique pour garantir la qualité et l'authenticité des beaux articles que nous présentons à la vente ».
In fine, le marché de la seconde main « Ce n'est plus pour les économes excentriques. C'est la réserve du consommateur conscient et épris de mode », comme le souligne avec raison Christina DEAN (fondatrice de Redress).
Source : 24/03/2021, Kaycee ENERVA