Les coûts réels de la CSS durant les neuf semaines de semi-confinement entre mars et mai 2020 s’avèrent inférieurs de 246 M CHF (environ 222 M EUR) à ceux prévus au budget de la caisse. Si ceci s’explique entre autres par le report de nombreuses opérations considérés non urgentes pour notamment libérer les capacités hospitalières, le rapport de la CSS ne montre pas non plus de report des coûts sur l’été 2020. A titre indicatif, sur les neuf semaines analysées, la CSS note une baisse de 27 % des hospitalisations. Alors que la CSS ne dispose à ce jour que d’une analyse de ses dépenses entre janvier et fin septembre 2020, Christian Schmid, chef de l’Institut de recherche en économie de la santé de CSS, note que « à cette époque, ses coûts [de la CSS] étaient nettement inférieurs aux prévisions, mais c’est le quatrième trimestre qui sera déterminant. Et il faut s’attendre à une hausse en fin d’année 2020 », ce pourquoi « ces chiffres doivent être analysés avec prudence » ajoute Michel Guillaume, journaliste au Temps.

Le rapport met aussi en lumière des dépenses nettement plus élevées dans les cas de Covid-19. En moyenne, les dépenses liées à des patients atteints du Covid-19 atteignent 8 000 CHF (7 234 EUR), contre 4 900 CHF pour la moyenne de l’ensemble des prises en charge de CSS (4 431 EUR). « Attention : ces coûts ne comprennent pas les frais pris en charge – à raison de 55% – par les cantons dans le domaine stationnaire » rappelle Michel Guillaume.

Le journaliste révèle par ailleurs que la baisse a touché l’ensemble des prestataires de soins de manière « presque identique dans les trois régions linguistiques du pays ». Les généralistes enregistrent ainsi une baisse de 19 % et les spécialistes de 28 %. Les physiothérapeutes et les chiropracticiens s’avèrent être les professions les plus touchées, ils enregistrent une baisse de - 47 %.

En revanche, les Suisses semblent avoir délaissé les mesures de prévention, ce qui pourrait avoir un impact sur les dépenses de santé à plus long terme. La CSS note ainsi une baisse de 14 % des dépistages du cancer du colon et de 17 % des dépistages du cancer du sein.

Source : Michel Guillaume, 10/03/2021, Le Temps