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Les régimes alimentaires en Afrique subsaharienne évoluent avec la montée du pouvoir d’achat ou de l’implantation de chaînes internationales. Les habitudes alimentaires des populations locales passent d’une alimentation riche en féculents, en légumes et en fruits à une alimentation plus occidentale et riche en sucre, en graisses saturées et en huiles.
Les maladies chroniques non transmissibles liées à l'obésité telles que les maladies cardiaques, le diabète et le cancer sont donc en augmentation continue sur tout le continent. Elles devraient même devenir la première cause de mortalité en Afrique subsaharienne d’ici 10 ans, dépassant les maladies infectieuses comme le VIH ou la tuberculose.
Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, il semble d’autant plus important de limiter ces maladies chroniques, les personnes ayant des comorbidités se trouvant être les personnes les plus à risques. Des études ont ainsi été menées pour justifier une possible taxe sur les boissons sucrées dans 7 pays d’Afrique subsaharienne (Botswana, Kenya, Namibie, Rwanda, Tanzanie, Ouganda et Zambie) en se basant sur les bons résultats de l’Afrique du Sud. En effet, en 2018 l’Afrique du Sud a imposé une taxe sur les boissons sucrées à hauteur de 11%. Cette politique a permis de réduire la consommation de boissons sucrées dans le pays, réduisant ainsi certains risques d’obésité.
Les résultats dans les 7 pays montrent une implémentation possible de cette taxe dans chacun d’entre eux et les bénéfices sanitaires qui seraient réalisés, bien que certains pays aient des intérêts économiques qui viendraient à l’encontre de ces taxes.
L’OMS est favorable à l’utilisation de la taxe sur les produits sucrés comme l'une des solutions pour réduire les cas d’obésité dans le monde. Cette étude appuie le fait que la santé publique est aussi compatible à une croissance économique inclusive, grâce à la promotion de produits locaux plus sains.
Source : Abdool Karim, Erzse, Hofman, Goldstein, 20 avril 2021, The Conversation.