Date de publication :

Secteur Produits alimentaires
Pays concerné
Royaume-Uni
Thématique Réglementation et politique économique
Le DEFRA a commandité une étude indépendante pour aider le gouvernement à élaborer sa stratégie alimentaire nationale. Des fuites dans la presse indiquent que ce rapport préconiserait une "transition protéique" au cours de la prochaine décennie, dans laquelle le public sera activement encouragé à rechercher des alternatives sans viande. Le rapport recommanderait également que les 20 % des terres agricoles britanniques les moins productives soient consacrées à la plantation d'arbres et à d'autres mesures de biodiversité afin d'augmenter la captation de carbone du Royaume-Uni.

Le lobby agricole Save British Farming (SBF) a déclaré qu'il était ironique que le rapport recommande au gouvernement d'inciter les consommateurs à manger moins de viande alors qu'il s'apprête à offrir à l'Australie un accord de libre-échange post-Brexit sur les produits agroalimentaires, ce qui ouvrirait les vannes aux importations de viande rouge produite selon des normes inférieures à celles du Royaume-Uni. Cependant, selon une nouvelle enquête commandée par la NFU, 85 % des Britanniques (2000 personnes interrogées) ont déclaré vouloir que les futurs accords commerciaux protègent les agriculteurs britanniques contre les importations de produits alimentaires produits selon des normes inférieures et moins chers. Les valeurs que représente l'agriculture britannique sont les principales raisons de ce soutien, les personnes interrogées citant la qualité des produits britanniques, les normes élevées en matière de bien-être animal et le travail environnemental.

Selon cette enquête :

  • 75 % des personnes interrogées ont déclaré faire plus confiance aux aliments britanniques qu'aux aliments du reste du monde.
  • 84 % des personnes interrogées sont favorables à un étiquetage plus clair des produits alimentaires britanniques.
  • 73 % des personnes interrogées recherchent souvent ou toujours des produits alimentaires britanniques lorsqu'elles font leurs courses. Il s'agit du chiffre le plus élevé observé à ce jour depuis le début de l'enquête en 2012.
  • 42 % des Londoniens ont une opinion plus favorable qu'il y a 12 mois.
  • Comme en 2020, 88 % du public estime qu'il est important que la Grande-Bretagne ait une industrie agricole productive.

Le rapport devrait également encourager la "prescription sociale de fruits et légumes" aux familles à faibles revenus afin de "briser le cycle de la malbouffe". La deuxième partie de la stratégie nationale pour l’alimentation (prévue ce mois-ci), financée par la Nuffield Foundation, montre en effet que le système alimentaire continue d'être extrêmement inégal, les enfants issus des 10 % de ménages les plus pauvres étant dix fois plus susceptibles de souffrir d'obésité sévère que les 10 % les plus riches à l'âge de 11 ans. Les amputations dues au diabète ont augmenté de 24 % au cours des cinq dernières années. Par ailleurs, une alimentation plus saine serait 3 fois plus chère qu'une alimentation moins saine. Les programmes pourraient être en partie financés par le produit des taxes sur les aliments jugés malsains.

Sources : Service Economique Régional, Ambassade de France à Londres, 15 juillet 2021 – NFU – The Food Foundation