Les fondamentaux
Avec un taux d’urbanisation de 60 % et un déficit de logements sociaux de 2,7 millions d’unités, le Cameroun fait face à de nombreux défis en matière de construction et d’infrastructures.
Le secteur reste prioritaire dans la stratégie nationale SND30 2020-2030 et le Plan d’Urgence Triennal pour l’Accélération de la Croissance Économique (PLANUT), avec une croissance urbaine de 3,8–4 %/an. Les projets phares incluent la construction de 10 000 logements sociaux. En 2025 seuls 110 logements ont été livrés à Douala et Yaoundé sur les 550 prévus, mais de nouveaux projets sont relancés (3 000 logements sur plusieurs villes). Le marché de la construction affiche une croissance estimée à 3,5 % en 2025, soutenue par les investissements publics et privés, notamment le programme de 200 MUSD de la Banque mondiale pour les infrastructures urbaines et foncières. L’aménagement urbain (Bus Rapid Transit, Capitales régionales, réaménagement des carrefours), le développement hôtelier (Radisson Blu, Hyatt Regency, rénovation du Hilton), la grande distribution (Carrefour, Spar, Intermarché, Douala Grand Mall, Bonamoussadi Mall), la construction d’hôpitaux régionaux, de sièges institutionnels (Assemblée Nationale, BEAC, OHADA) et le projet SPORCAP pour 15 infrastructures sportives sont autant d'opportunités à saisir.
Le marché reste dynamique, offrant des opportunités aux entreprises françaises dans la construction durable, la rénovation, la planification urbaine et la RSE, avec des partenariats locaux et financements internationaux.
Opportunités pour l'offre française
- Développement urbain : opportunités dans l’aménagement urbain et les transports, avec des projets comme Yaoundé Cœur de Ville et la Pépinière Urbaine de Douala.
- Hôtellerie et résidentiel : arrivée de Radisson Blu et Hyatt Regency, le programme de 10 000 logements sociaux et des projets privés de résidences de standing, mobilisant expertise en architecture, design et construction durable.
- Grande distribution: extension du Douala Grand Mall, la construction du Bonamoussadi Mall par le Groupe Duval, et l’arrivée ou l’expansion de chaînes internationales (Carrefour, Intermarché, Spar, BUT)
- Edifices publics et institutions : construction ou la rénovation de sièges ministériels, du nouveau siège national de la BEAC, de l’Assemblée Nationale, de l’Autorité Portuaire et de l’OHADA, mobilisant expertise en architecture, ingénierie et gestion de projets publics.
Source :
Ministère de l'Habitat et du développement urbain, Cameroun Tribune, Ecomatin, Financial Afrik (13/10/2025)
Responsabilité sociétale
Innovation et expertise attendues
On attend des innovations dans la construction durable et l’efficacité énergétique, avec des matériaux locaux et recyclables (briques écologiques, béton recyclé, panneaux solaires) et des techniques bioclimatiques adaptées au climat tropical. Les besoins portent aussi sur l’urbanisme et planification urbaine (villes résilientes, transports intégrés), les technologies numériques et BIM, l’architecture participative, et les infrastructures spécialisées (hôtellerie, logements sociaux, équipements publics), offrant un terrain favorable pour l’expertise française et les partenariats public-privés.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Loi-cadre n°96/12 du 5 août 1996 : base légale pour la gestion de l’environnement au Cameroun, elle fixe les principes de prévention, de précaution et de responsabilité environnementale.
Décret de 2005 sur l’évaluation environnementale : obligation de réaliser une Étude d’Impact Environnemental (EIE) pour tout projet d’infrastructure, y compris les bâtiments publics et privés.
Code pénal révisé en 2016 : Intègre des sanctions pour les infractions environnementales, bien que leur application reste limitée.
Pour les permis de construire les dispositions légales exigent désormais l’intégration de critères environnementaux et bioclimatiques dans la conception des bâtiments :
- Normes techniques NF P 06-001 pour la conception
- Conformité aux normes antisismiques et anti-incendie
- Réglementations thermiques et acoustiques pour réduire la consommation énergétique.
- Promotion des briques en terre compressée (BTC).
Clés d'accès
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
La meilleure approche commerciale au Cameroun consiste à s’associer avec un cabinet d’architectes local, afin de répondre en groupement aux appels d’offres. Le partenaire local assure la veille sur les marchés et appels d’offres, le suivi administratif et logistique, et apporte sa connaissance du contexte camerounais, incluant les contraintes réglementaires, les spécificités foncières, les relations avec les autorités locales et les pratiques culturelles en matière de construction. Cette approche facilite également l’accès aux marchés publics et financements internationaux, tout en renforçant la crédibilité de l’offre française sur le terrain.
La réglementation spécifique
L’inscription au tableau de l’Ordre des architectes est obligatoire pour répondre aux marchés locaux (notamment publics) ; à défaut, il faudra faire appel à un partenaire local déjà inscrit.
Assujettissement à la TSR – Taxe spéciale sur les revenus (sur les prestations de service) : taux réduit de 7,5 % pour les entreprises françaises (retenue à la source par le client), sachant que le taux de droit commun est de 16,5 %.
Pas de restriction en termes de rapatriement des revenus en dehors de mesures/règlementations de contrôle de sorties de devises instaurées par la Banque Centrale BEAC. L’Agence des normes et de la qualité du Cameroun tient à jour le catalogue des normes camerounaises (accessible en ligne) y compris celles applicables au secteur du bâtiment.
Niveau de taxation
Plusieurs évolutions fiscales importantes ont été introduites au Cameroun en 2025, impactant directement les entreprises françaises opérant dans le pays. Ces ajustements fiscaux visent à stimuler l'investissement et à renforcer la compétitivité des entreprises opérant au Cameroun.
Ancien taux : 38,5 %.
Nouveau taux : 30 % pour les grandes entreprises.
Ancien taux pour les PME : 35 %.
Nouveau taux pour les PME : 25 %.
Droits de douanes à l’importation : taux variable en fonction de la nature du produit (5 %, 10 %, 20 % et 30 %). En fonction de leur nomenclature, certains produits peuvent bénéficier d'une exonération dans le cadre des APE (Accords de partenariat européen).
TVA à l’importation : 19,25 %
TSR (sur les prestations de services) : 7,5 % pour les entreprises françaises (taux de droit commun : 16,5 %).
Source :
Direction Général des Impôts, Agence des normes et de la qualité (ANOR), Guide des affaires au Cameroun 2024 (13/10/2025)