Date de publication :

Secteur Tech et Services
Pays concerné
Allemagne
Thématique
L’entreprise berlinoise Trade Republic, considérée comme l’une des fintechs les plus prometteuses d’Europe, a annoncé qu’elle n’envisageait pas d’entrée en bourse à court ou moyen terme. Malgré une croissance fulgurante, la société préfère rester privée, ses investisseurs adoptant une vision à long terme.
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Fondée en 2015, Trade Republic est aujourd’hui l’un des plus grands courtiers en ligne d’Allemagne, avec 8 M d’utilisateurs et 100 Mds EUR d’actifs clients, un nombre multiplié par trois en un an. Son cofondateur, Christian Hecker, estime que l’entreprise peut continuer à croître à un rythme soutenu sans lever de nouveaux fonds. En effet, la majeure partie des 1,3 Md USD levés depuis sa création n’a pas encore été dépensée. Bien que les deux tiers de ses clients soient allemands, Trade Republic ambitionne un développement à l’international, notamment en France, en Italie et dans d’autres pays européens. Cette expansion pourrait renforcer sa position sur le marché du courtage en ligne, où il est souvent comparé à l’Américain Robinhood grâce à son modèle de frais réduits. 

Après avoir réalisé 14,1 M EUR de profit de septembre 2022 à septembre 2023, la fintech conserve une bonne santé financière avec un bénéfice pour la deuxième année consécutive, dont le montant sera publié ultérieurement. 

Pourtant, plusieurs défis attendent Trade Republic dans les années à venir, notamment la gestion de sa relation client, après des critiques sur des retards de paiement de dividendes. Pour y remédier, l’entreprise a externalisé la majeure partie de son service client afin de mieux gérer les périodes de forte demande. De plus, avec l’interdiction imminente du « payment for order flow » (PFOF), une pratique controversée représentant actuellement un tiers des revenus de la fintech, le modèle économique de Trade Republic pourrait être menacé. Néanmoins, Christian Hecker se montre confiant quant à la capacité de l’entreprise à s’adapter. En plus des frais de trading de ses clients, un tiers de ses revenus provient des gestionnaires d’actifs qui rémunèrent la plateforme pour proposer des fonds négociés en bourse (ETF) à ses utilisateurs. 

Malgré une valorisation de 5,4 Mds USD, faisant de Trade Republic la deuxième fintech la plus valorisée d’Allemagne après N26, l’entreprise ne subit aucune pression de ses investisseurs pour une introduction en bourse. Soutenue par des acteurs majeurs du capital-risque tels que Sequoia Capital et Founders Fund de Peter Thiel, Trade Republic se concentre sur sa croissance et son expansion et ne souhaite pas, à court terme, lever des capitaux supplémentaires par le biais des marchés financiers. 

Source : https://www.ft.com/content/48fefcd1-7735-4573-bbbb-99d8691f387d?segmentId=2c1df321-36a4-1206-2c08-112c059dd69d